Le choc inflationniste n’en a pas fini de laisser des stigmates dans la vie quotidienne des Français, et pas seulement sur leurs comptes en banque. De toutes les privations matérielles et sociales qu’ils déclarent, deux ont nettement augmenté début 2023, révèle une enquête de l’Insee publiée ce jeudi 11 juillet. Pour des raisons financières, 12,3 % de la population vivant en logement ordinaire déclarent ne pas pouvoir manger, tous les deux jours, de la viande, du poisson ou un équivalent végétarien, et 11,7 % ne pas pouvoir chauffer correctement leur logement. Des hausses respectivement de 3 et 2 points par rapport à l’année précédente. En dix ans, ils sont presque deux fois plus nombreux à déclarer ces deux renoncements.
Ces dépenses correspondent aussi aux postes dont les prix ont flambé à cette période, ceux de l’alimentation ont cru de 15 % en février 2023 sur un an et ceux de l’énergie de 14 %. Les privations les plus fréquentes, déclarées par environ une personne sur quatre, restent de ne pas pouvoir faire face à une dépense imprévue de 1 000 euros ou de ne pas pouvoir se permettre une semaine de vacances hors de son domicile. 9 millions de personnes en France subissent une situation de privation matérielle et sociale, soit 13,6 % de la population vivant dans un logement ordinaire, un point de plus qu’avant la crise sanitaire (par rapport à la moyenne de 2013 à 2020). C’est-à-dire qu’elles sont 9 millions à ne pas pouvoir couvrir les dépenses entraînées par au moins cin