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Pierre Leroy, le fidèle de Lagardère embringué dans les affaires

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Durant plus d’un demi-siècle, il a été le collaborateur de Jean-Luc Lagardère puis de son fils Arnaud dont il a réglé nombre de dépenses personnelles sur les comptes de l’entreprise. Ce qui lui vaut d’être mis en examen pour «abus de biens sociaux» et «présentation de comptes inexacts» aux côtés de son boss.

Pierre Leroy, alors directeur associé de Lagardère, à son bureau à Paris en juin 2014. (Joel Saget/AFP)
Publié le 23/07/2024 à 18h24

Costume impeccablement coupé, cravate choisie avec soin et cheveux lissés en arrière. Dans la galaxie Lagardère, Pierre Leroy, 75 ans, est un personnage aussi discret qu’incontournable. De ceux qui ont fait vœu de fidélité à un homme et une entreprise et qui sont, à ce titre, dépositaires de bien des secrets légaux, ou un peu moins… Celui qui a occupé les fonctions de directeur général de la société Lagardère SA est entré dans l’entreprise en 1970 et a grimpé tous les échelons du conglomérat présent dans les médias, l’armement ou encore l’aéronautique. Confident du patron fondateur Jean-Luc Lagardère (décédé en 2003) il s’est vu confier une mission de confiance que rappellent les deux juges d’instruction, ce 10 avril 2024, lorsqu’ils entendent Pierre Leroy : «Rester proche du fils.»

Un fils unique et héritier dont le contrôle sur le groupe qui porte son nom repose sur un système juridique particulier : la commandite, qui permet avec une faible participation au capital de contrôler l’intégralité du groupe. Pour la famille Lagardère, il s’agit d’une holding, Lagardère Capital Management (LCM). Seul hic, cette firme, dans laquelle Pierre Leroy est présent comme actionnaire et dirigeant, a pris des décisions contestables. Or ce dernier est à la manœuvre pour toutes les décisions importantes. Interrogé p