Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse mardi soir à l’Elysée, s’est bien gardé de faire le lien que la ministre des Solidarités du gouvernement Borne, Aurore Bergé, avait clairement établi en octobre entre la baisse quasi continue de la natalité et les «réformes entreprises sous le quinquennat Hollande», qui auraient «eu une incidence». Une référence aux décisions du pouvoir socialiste de moduler les allocations familiales en fonction des revenus avec la création de trois tranches (1) et de baisser à deux reprises, en 2013 et en 2014, le plafond du quotient familial. Le président de la République s’est, lui, contenté d’une allusion dans son propos introductif : «Il y a derrière cela peut-être des choix pris jadis sur certains sujets financiers. Il appartiendra au gouvernement de poursuivre ce travail», a-t-il dit.
Le problème, c’est que rien ne prouve que les incitations financières auraient une incidence majeure sur la fécondité. Camille Landais, professeur à la London School of Economics et président du Conseil d’analyse économique, a par exemple étudié, en 2003, les effets des modifications du quotient familial dans les années 80, avec notamment l’instauration en 1980 d’une p