Rendez-vous au Canada ce mardi 20 mai pour les grands argentiers du G7. C’est dans l’ouest du pays, dans l’écrin du parc national de Banff, que se retrouvent jusqu’à vendredi les ministres des Finances des grandes démocraties industrialisées (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada). En invité spécial, Kyiv, augurant de discussions autour de la guerre avec la Russie, alors qu’un autre conflit – commercial celui-là – est dans toutes les têtes.
Derrière les sourires de circonstance, la photo de famille des membres du G7 risque d’être ternie par l’augmentation des motifs de division depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, en janvier. Le président américain a provoqué une onde de choc à travers le monde début avril en instituant de nouveaux droits de douane sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis. Depuis, il a en partie fait marche arrière et scellé un accord commercial vanté comme «historique» avec Londres. Les taxes sur les produits importés restent toutefois nettement plus élevées qu’avant son retour à la Maison Blanche, faisant craindre un ralentissement économique généralisé. «Ce sera un G7 inhabituel» car les surtaxes ont jeté un froid entre ces pays alliés, estime Ananya Kumar, chercheuse au centre de réflexion Atlantic Council.
Les membres du G7 cherchent désormais à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et devraient se presser pendant la rencontre autour de son ministre Scott Bessent. Le secrétaire au Trésor a semblé, à plusieurs reprises, infléchir les positions présidentielles. Il a aussi récemment négocié avec Pékin une détente après que les droits de douane ont atteint un niveau exorbitant des deux côtés.
«Résolution des déséquilibres»
Selon un porte-parole de son ministère, Scott Bessent plaidera pour que le G7 «revienne à ses fondamentaux et se concentre sur la résolution des déséquilibres [commerciaux] et des pratiques déloyales au sein et à l’extérieur du G7».
Une source au fait des intentions de la délégation américaine a indiqué que celle-ci attendait une condamnation commune des surcapacités de production en Chine, comme source de déstabilisation des industries des autres pays.
Les réunions du G7 sont présidées cette année par le Canada – une des cibles favorites du président Trump. Le ministre canadien des Finances, François-Philippe Champagne, dans cette fonction seulement depuis mars, a invité son homologue ukrainien, Sergii Marchenko. Les deux hommes tiendront une conférence de presse juste avant le lancement officiel de la rencontre des grands argentiers du G7.
Sanctions à la Russie
Kyiv veut convaincre Washington d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie. Or Donald Trump a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou, même s’il est apparu ces derniers temps moins conciliant. Pour les Européens, une des priorités à Banff sera de faire en sorte que le G7 affiche son soutien «sans équivoque» à l’Ukraine, selon une source diplomatique.
Il y a un an, une réunion du G7 finances avait permis d’avancer vers un accord pour utiliser les intérêts générés par les avoirs souverains russes qui ont été gelés en représailles de l’invasion par la Russie de l’Ukraine en février 2022.