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Interview

Pour ou contre les prix planchers des produits agricoles ? «Jamais en France les prix n’ont été autant dérégulés»

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Les agriculteurs en colèredossier
La volonté de Macron d’instaurer des prix minimum garantis pour protéger les revenus des agriculteurs a enflammé la FNSEA et ravi la Confédération paysanne et le Modef. L’ingénieure agronome et députée LFI Aurélie Trouvé et l’économiste Christian Gollier débattent d’une mesure dont les contours sont encore flous.
Dans une exploitation laitière, au Reculey dans le Calvados, en juin 2021. (Edouard Caupeil/Libération)
publié le 17 mars 2024 à 19h43

A nouveau, les relations se tendent entre la FNSEA et l’exécutif. Le premier syndicat agricole a annoncé le report de la rencontre qui devait avoir lieu à l’Elysée mardi, à quelques jours de l’arrivée du projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole en Conseil des ministres le 29 mars. Parmi les désaccords, la volonté d’Emmanuel Macron d’instaurer des prix planchers. Au milieu du chahut provoqué par sa présence au Salon de l’agriculture, le 24 février, Emmanuel Macron avait dévoilé «la chose la plus engageante […] jamais faite» : des prix planchers «qui permettront […] de ne pas céder à toutes les pratiques les plus prédatrices qui aujourd’hui sacrifient nos agriculteurs et leurs revenus». L’annonce avait surpris jusqu’au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, déplu à la FNSEA, et ravi la Confédération paysanne et le Modef.

Trois semaines plus tard, le gouvernement n’en a pas dit davantage sur le futur mécanisme. Fin avril lui sera remis un rapport sur les négociations commerciales dans l’agroalimentaire, pour lequel il a missionné deux députés, Anne-Laure Babault (Modem) et Alexis Izard (Renaissan