Il y a un an, la plongée brutale de la France dans le bain froid d’un monde sous Covid s’est accompagnée d’une désagréable prise de conscience : mince, on ne manquerait pas un peu de masques, là ? Soit une manière concrète d’expérimenter les effets de ce phénomène que l’on appelle désindustrialisation, et qu’attestent diverses données. Ainsi, de plus de 20 % en 1980, la part de l’industrie dans l’emploi en France est tombée à 10,4 % en 2019, selon l’Insee. Elle ne pesait plus, en 2018, que 13,4 % du PIB, contre dix points de plus en 1980, selon France Stratégie. «Il nous faut aussi, et à mes yeux aujourd’hui avant toute chose, produire davantage en France, sur notre sol» : ainsi parlait Emmanuel Macron, le chef de l’Etat, en mars 2020, en plein confinement, à l’occasion d’un déplacement dans le Maine-et-Loire, dans l’une des quatre usines françaises alors capables de produire des masques FFP2. Quelques mois plus tard, il ressuscitait le haut-commissariat au Plan et installait à sa tête François Bayrou, lequel ne cesse depuis de vanter l’importance d’avoir «un Etat stratège et fédérateur».
Critiques virulentes
Mais concrètement, où en est-on ? Pour l’heure, on a plus entendu parler de la multiplication des plans sociaux que de celle des installations ou des retours d’usines. Ce qui vaut au gouvernement de virulentes critiques, émanant notamment des organisat