Menu
Libération

Pour relocaliser, Bercy dégaine des appels à projets et des baisses d’impôts

Article réservé aux abonnés
C’est l’un des objectifs du plan de relance du gouvernement : «produire davantage en France» en rendant l’Hexagone plus attractif pour les entreprises. Las. Pour l’heure, ce sont surtout les plans sociaux qui occupent le devant de la scène.
Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, le 20 octobre à Paris. (Ian Langsdon/Reuters)
publié le 9 mars 2021 à 22h10

Il y a un an, la plongée brutale de la France dans le bain froid d’un monde sous Covid s’est accompagnée d’une désagréable prise de conscience : mince, on ne manquerait pas un peu de masques, là ? Soit une manière concrète d’expérimenter les effets de ce phénomène que l’on appelle désindustrialisation, et qu’attestent diverses données. Ainsi, de plus de 20 % en 1980, la part de l’industrie dans l’emploi en France est tombée à 10,4 % en 2019, selon l’Insee. Elle ne pesait plus, en 2018, que 13,4 % du PIB, contre dix points de plus en 1980, selon France Stratégie. «Il nous faut aussi, et à mes yeux aujourd’hui avant toute chose, produire davantage en France, sur notre sol» : ainsi parlait Emmanuel Macron, le chef de l’Etat, en mars 2020, en plein confinement, à l’occasion d’un déplacement dans le Maine-et-Loire, dans l’une des quatre usines françaises alors capables de produire des masques FFP2. Quelques mois plus tard, il ressuscitait le haut-commissariat au Plan et installait à sa tête François Bayrou, lequel ne cesse depuis de vanter l’importance d’avoir «un Etat stratège et fédérateur».

Critiques virulentes

Mais concrètement, où en est-on ? Pour l’heure, on a plus entendu parler de la multiplication des plans sociaux que de celle des installations ou des retours d’usines. Ce qui vaut au gouvernement de virulentes critiques, émanant notamment des organisat