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Analyse

Pourquoi la distribution de l’eau en Ile-de-France va rester au privé

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Le bail de la plus vieille concession de France, bastion historique de Veolia, arrive à expiration et le Syndicat des eaux d’Ile-de-France doit décider ce jeudi de son futur mode de gestion. Mais la délégation privée ne devrait pas être remise en cause.
Le marché de l'eau en Ile-de-France est le bastion historique de la Générale des eaux, devenue Veolia, sans discontinuer depuis 1923. (Andbz/ABACA)
publié le 27 mai 2021 à 9h22

La grande histoire d’amour entre le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) et Veolia va-t-elle perdurer ? Le premier, qui regroupe 151 communes et 4,5 millions d’habitants de la région parisienne, est le plus grand marché de distribution d’eau en Europe. Bastion historique de l’antique Générale des eaux, sans discontinuer depuis 1923. Mais son bail arrive à échéance et le Sedif doit décider, ce jeudi matin, de son futur mode de gestion.

Lors du précédent appel d’offres en 2010, Suez avait pour une fois décidé de concurrencer frontalement Veolia en ses terres. Une âpre lutte qui s’était jouée à trois centimes le m³ près. Résultat, l’eau du Sedif est aujourd’hui l’une des moins chères de France (1,30 euro le m³, 1,80 avec les redevances). Mais avec la récente OPA de Veolia sur Suez, où, après cent cinquante ans de rivalité et huit mois de guerre, les deux géants français de l’eau et des déchets, devraient créer un champion mondial pesant près de 37 milliards d’euros, peu de chance de renouveler l’expérience…

«On n’imagine pas Meridiam [le fonds d’investissement ayant repris certaines activités hexagonales de Suez pour éviter que Veolia ne soit en quasi-monopole, ndlr] venir nous défier chez nous», souligne un membre du Sedif. «Bien au contraire ! réplique un concurrent. Il est impossible que le nouveau Suez ne se positionne pas sur ce marché, d’autant que cela permettrait de prouver à la Commission européenne, qui doit encore valider l’offre publique d