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Libération
Crise de l'habillement

Prêt-à-porter : Kaporal placé en liquidation, 280 personnes vont perdre leur emploi

En difficulté financière depuis de longs mois, le groupe français spécialisé dans le jean a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille ce samedi 29 mars, avec arrêt immédiat de l’activité.
Une boutique Kaporal à Paris, 03 mars 2023. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
publié le 29 mars 2025 à 13h18

La série noire se poursuit dans le prêt-à-porter français. Le groupe Kaporal, marque française spécialisée dans le jean, a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille, avec arrêt immédiat de l’activité, entraînant «un licenciement des 280 emplois», a déclaré l’entreprise ce samedi 29 mars.

Kaporal avait sollicité «l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire avec demande de poursuite d’activité» pour «créer les meilleures conditions à un projet de reprise», a expliqué le groupe, dont le siège social se situe à Marseille, dans un communiqué transmis, confirmant une information du quotidien La Provence.

«Défis économiques actuels»

Jeudi, l’entreprise a défendu lors d’une audience «cette position de poursuite d’activité» au tribunal de commerce mais «a reçu contre toute attente un délibéré contraire mettant à l’arrêt l’activité de la société et un licenciement des 280 emplois», écrit Kaporal dans son communiqué.

Créée en 2004 par une famille marseillaise déjà spécialisée dans le jean, l’enseigne avait déjà demandé en mars 2023 son placement en redressement judiciaire pour faire face à «des difficultés économiques sans précédent», et un plan de reprise par trois cadres du groupe avait été retenu en juillet 2023 par le tribunal de commerce de Marseille.

«Malheureusement, les défis économiques actuels rendent la poursuite de ce travail impossible dans le cadre actuel», a déploré la direction de Kaporal, alors que le secteur textile en France est dans la tourmente depuis plusieurs années.

Une violente crise frappe le prêt-à-porter en France depuis plusieurs années. La marque de mode néerlandaise C & A, implantée en France depuis plus de 50 ans et qui restructure depuis plusieurs années son parc de magasins, a annoncé mi-mars un nouveau plan menaçant plus de 300 emplois.

Kookaï, Gap France, Don’t Call me Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, IKKS, et Kaporal aujourd’hui : nombreuses sont les marques qui ont fait les frais de cette tourmente. Elle a été fatale à certaines, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2 100 salariés qui avait fortement marqué les esprits.

Les marques ont souffert d’un cocktail détonant : pandémie, inflation, hausse des prix de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires ou encore concurrence de la seconde main et, dernièrement, de l’«hyper fast fashion».

Cette mode «éphémère» aux très bas prix et aux collections renouvelées très fréquemment, qui s’importe en Europe via des plateformes asiatiques et dont Shein est le symbole, grignote chaque jour un peu plus des parts de marché en France.