Par quoi commencer ? Les bonnes ou les mauvaises nouvelles ? Tout le monde connaît la blague. Rien de drôle en l’occurrence, puisqu’il est question des prix de l’énergie qui s’envolent, mais c’est quand même le bilan paradoxal qu’il faut tirer des annonces, mercredi, de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et de la Première ministre française, Elisabeth Borne, sur ce sujet économiquement et socialement explosif.
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La mauvaise nouvelle donc : les factures de gaz et d’électricité des Français vont augmenter de 15% à partir de janvier prochain. C’est beaucoup. C’était 4% jusqu’ici, grâce au bouclier tarifaire créé fin 2021. Sans lui, la hausse des prix de l’énergie aurait déjà touché depuis longtemps et dans d’autres proportions les ménages, comme c’est par exemple le cas au Royaume-Uni. La bonne nouvelle : ce bouclier va être maintenu en 2023, dans une version réduite certes, mais maintenu. Il est par ailleurs doublé pour amortir encore un peu plus le choc pour les 12 millions de foyers les plus modestes d’une prime exceptionnelle ou chèque énergie versé d’ici la fin de cette année.
Le pari du gouvernement : protéger tout le monde tout en envoyant un signe aux plus fragiles. Il en faudra plus pour qu’Emmanuel Macron se débarrasse de son étiquette de président des riches, mais c’est un début. Une suggestion : qu’il s’inspire de l’annonce de la présidente de la Commission européenne sur le plafonnement des superprofits de certaines entreprises du secteur de l’énergie, manne qui devrait redescendre vers les Etats de l’Union pour les aider à financer leurs propres plans de soutien aux ménages et aux entreprises les plus touchées par la crise. Emmanuel Macron espère sans doute que cette initiative va désamorcer le débat sur la taxation des superprofits en France. Et si c’était l’inverse ? Puisque l’Europe l’a fait, faisons le aussi chez nous. Mais pas seulement pour les entreprises énergétiques.