«Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille.» La tirade devenue célèbre de Jacques Chirac pourrait, on ne peut mieux, décrire la situation de Boeing aujourd’hui. Ce mercredi 17 avril, la commission du commerce du Sénat américain tiendra une audience dédiée au constructeur américain d’avion. L’intitulé de cette séance ne laisse pas la place à la moindre ambiguïté : «Examen des dysfonctionnements de la culture sécuritaire de Boeing : récits de témoins directs.» Et pour cause, depuis le début de l’année, l’avionneur enchaîne les incidents sur ses avions, auxquels s’ajoutent les révélations d’un lanceur d’alerte sur des défauts de conception pour deux de ses appareils.
Outre le Sénat, la puissante Administration fédérale de l’aviation civile (FAA) a diligenté pas moins de quatre enquêtes sur Boeing. La suite logique d’une série de pépins techniques avec différents degrés de gravité. Le 5 janvier, un Boeing 737 Max 9 d’Alaska Airlines perd une de ses portes de secours à près de 5 000 mètres d’altitude mais réussit à atterrir sans encombre. Le 4 avril, un autre modèle 737 d’une version plus ancienne signale un problème moteur juste avant le décollage et retourne au terminal. Trois jours plus tard, la même compagnie, Southwest Airlines, voit un autre de ses appareils, toujours un Boeing 7