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Justice

Procès de l’accident de Brétigny-sur-Orge: sept ans d’enquête et d’errements

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Déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orgedossier
Le déraillement d’un Paris-Limoges, qui a fait sept morts et des centaines de blessés en 2013, a fait l’objet d’une longue instruction durant laquelle les tentatives d’obstruction et les fuites ont pesé tout autant que le manque de moyens.
Le président de la SNCF de l'époque, Guillaume Pépy, à la gare de Brétigny-sur-Orge le soir de l'accident. (Martin Bureau/AFP)
publié le 24 mai 2022 à 20h15

Lorsque le 12 juillet 2013, en fin d’après-midi, le train Intercités Paris-Limoges se couche sur la voie et les quais de la gare de Brétigny-sur-Orge, le plan blanc de mobilisation des hôpitaux est déclenché. L’alors PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, se rend immédiatement sur place suivi, dans la foulée, par le président François Hollande. Manque à l’appel le représentant de la justice, en l’occurrence le procureur de la République d’Evry, Eric Lallement, représenté par un substitut. Ce n’est là que la première surprise d’une enquête judiciaire où la SNCF ne semble pas vraiment apparaître comme un justiciable comme les autres.

Cette entreprise publique aurait-elle la capacité de peser sur une instruction pénale en étant informée de manière officieuse de son déroulement ? Oui, si l’on en croit les écoutes mises en place par les juges d’instruction chargés de l’affaire. Les enregistrements réalisés permettent en effet d’établir que le transporteur ferroviaire a pu avoir accès au dossier pénal et donc à l’avancement de l’enquête avant même d’être mis en examen. On y entend par exemple une responsable du service juridique dire : «On est en infraction comp