Lorsque le 12 juillet 2013, en fin d’après-midi, le train Intercités Paris-Limoges se couche sur la voie et les quais de la gare de Brétigny-sur-Orge, le plan blanc de mobilisation des hôpitaux est déclenché. L’alors PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, se rend immédiatement sur place suivi, dans la foulée, par le président François Hollande. Manque à l’appel le représentant de la justice, en l’occurrence le procureur de la République d’Evry, Eric Lallement, représenté par un substitut. Ce n’est là que la première surprise d’une enquête judiciaire où la SNCF ne semble pas vraiment apparaître comme un justiciable comme les autres.
Cette entreprise publique aurait-elle la capacité de peser sur une instruction pénale en étant informée de manière officieuse de son déroulement ? Oui, si l’on en croit les écoutes mises en place par les juges d’instruction chargés de l’affaire. Les enregistrements réalisés permettent en effet d’établir que le transporteur ferroviaire a pu avoir accès au dossier pénal et donc à l’avancement de l’enquête avant même d’être mis en examen. On y entend par exemple une responsable du service juridique dire : «On est en infraction comp