Dans la grande salle d’audience du tribunal judiciaire de Paris, les familles de victimes font bloc. Elles occupent le même espace à gauche face à la présidente et ses deux assesseurs. Une cinquantaine de personnes de plusieurs nationalités. Depuis mercredi, c’est à leur tour de témoigner alors que le procès de l’accident du vol Air France 447 Rio-Paris, qui a fait 228 victimes en 2009, entre dans sa huitième semaine. Les magistrats et les avocats ne prennent pas véritablement la parole. Le temps et l’espace sont dédiés à l’expression de ceux qui ont perdu un mari, un fiancé, un enfant, un frère. Durant treize ans, les familles ont eu le temps de se plonger dans les milliers de pages de procédure. Leur connaissance du dossier est à la mesure de leur peine. La moitié des parents n’a pu offrir de sépulture à leur défunt. Deux ans après l’accident, lorsque l’épave de l’Airbus A 330 a été localisée dans l’océan, près de 150 corps ont pu être identifiés.
«228 familles de victimes vous regardent»
Tous se souviennent de cette journée du 1er juin 2009 lorsqu’ils ont appris que le contact avait été perdu avec le vol. «Nous ne pouvions le croire et pourtant c’est devenu une réalité quand nous avons