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Procès Google : OpenAI se dit prêt à racheter Chrome, qui n’est pas (encore) à vendre

Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Alors que la justice américaine pourrait forcer Google à se séparer de son célèbre navigateur, la start-up derrière ChatGPT a pris les devants.
Lassés des insuffisances de Bing, le moteur de recherche de Yahoo!, les dirigeants d'OpenAI se positionnent sur Chrome. (Guo Dexin/CFOTO.AFP)
publié le 23 avril 2025 à 11h50

Un monopole qui tombe, un autre qui émerge ? Chrome n’est même pas encore à vendre qu’OpenAI se dit déjà prêt à le racheter, rapporte Reuters. Lors d’une audience à Washington (Etats-Unis) mardi 22 avril, la start-up californienne spécialisée en IA s’est dite intéressée par l’acquisition du navigateur si la justice américaine forçait Google - son actuel propriétaire - à s’en séparer.

Le responsable produit de ChatGPT, Nick Turley, était auditionné dans la procédure qui doit permettre au juge fédéral Amit Mehta de déterminer la peine infligée à Google, reconnu coupable d’abus de position dominante dans la recherche sur internet. Les autorités antitrust américaines demandent la cession de Chrome, ainsi que l’interdiction pour Google de conclure des accords d’exclusivité avec les fabricants de smartphones pour qu’ils installent son moteur de recherche par défaut.

Google s’oppose à ces propositions et a déjà indiqué son intention d’interjeter appel de la décision du juge. Un analyste de l’agence Bloomberg a estimé à au moins 15 milliards de dollars le prix de vente du navigateur, qui compte plus de trois milliards d’utilisateurs. Le manque de précédent significatif rend néanmoins délicate toute estimation. Le moteur de recherche Google étant installé par défaut dans Chrome, la popularité de ce navigateur lui amène un volume d’utilisateurs significatif.

A l’audience, Nick Turley a révélé qu’OpenAI avait proposé à Google de passer un accord prévoyant l’intégration de la technologie de son moteur de recherche à ChatGPT, son célèbre agent conversationnel, une offre refusée par la filiale d’Alphabet. Pour OpenAI, l’objectif à terme est de créer un «super assistant», capable d’aider les utilisateurs dans n’importe quelle tâche. Problème : pour être plus performant et précis, ChatGPT aurait besoin d’accéder aux données de recherche Google.

«Problème de qualité importants»

Pour l’heure, le chatbot peut extraire des informations du moteur de recherche concurrent Bing, appartenant à Microsoft. Sans le nommer, Nick Turley a toutefois mentionné que la technologie d’OpenAI avait rencontré des «problèmes de qualité importants» avec une entreprise qualifiée de «fournisseur n° 1», rapporte Bloomberg.

Initialement cantonnés à leur propre base de données, les assistants d’IA générative ont progressivement ajouté la possibilité pour l’interface d’aller chercher des informations sur internet. ChatGPT, mais aussi Claude d’Anthropic et la start-up Perplexity AI, entrent donc en concurrence directe avec le moteur de recherche de Google.

Ce dernier a riposté en incluant son interface d’IA générative Gemini à Google Search. Google propose désormais pour chaque recherche, avant les liens traditionnels, une réponse rédigée par Gemini, dans une fenêtre baptisée AI Overview. Pour l’heure, la fonctionnalité, disponible depuis 2024 aux Etats-Unis, n’est accessible en Europe que pour quelques pays, parmi lesquels l’Allemagne, l’Italie et la Suisse.