A une dizaine de jours du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national n’a toujours pas présenté de programme économique. Le parti d’extrême droite n’a pourtant pas été pris de court par la dissolution qu’il appelait de ses vœux. En décembre, il annonçait un livret synthétisant mesures fiscales, économiques et réglementaires, qu’il devait adresser aux acteurs économiques et sociaux. Sans suite. Ces jours-ci, plutôt que de présenter un projet et un chiffrage avec un cadrage macroéconomique comme en 2022, le RN choisit, à longueur d’interviews, d’égrener phrases chocs, mesures parcellaires et changements de pied.
A chaque intervention, ses porte-parole usent des mêmes ficelles. D’abord, noircir le tableau déjà sombre des finances publiques. La situation est «catastrophique», le pays est en «quasi-faillite sur le plan financier», répète Jordan Bardella, le président du RN. Certes, le déficit public et la dette sont à des niveaux élevés, des recettes moindres que prévues l’an dernier ont déséquilibré les comptes, mais l’Etat se refinance facilement : 60 % des 285 milliards d’euros à lever sur les marchés cette an