Mieux vaut tard que jamais. Dans les années 2000, et jusqu’à finalement très récemment, parler de protectionnisme économique, y compris à l’échelle européenne, c’était prendre le risque d’être taxé d’archaïque, de personne qui n’y connaissait rien à l’économie, voire de «populiste». L’acmé de ce débat a eu lieu lors du référendum sur le Traité européen, il y a bientôt vingt ans, lorsque les «nonistes» de gauche alertaient notamment sur les conséquences d’une dérégulation à tous crins. Le «non» l’a emporté, le «oui» a été imposé. Sauf que le vent tourne depuis quelques années, et le mouvement s’accélère depuis un an.
Dans les premières versions, dont l’une a été publiée par Contexte ce mercredi 7 mai, de sa «stratégie pour un marché unique, simple et homogène», qui prévoit de réviser une panoplie de directives, la Commission européenne veut «généraliser l’utilisation des critères de durabilité, de résilience et de préférence européenne dans les marchés publics de l’UE» d’ici au quatrième trimestre de 2026. Une «action» qui s’inscrit dans une dynamique tendant vers plus de protectionnisme. En février, Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Energie,