«C’est trop tard pour moi, mon sort est scellé», estime Valérie née en 1964. Depuis l’adoption de la réforme Borne, son âge légal de départ à la retraite est fixé à 63 ans (contre 64 ans à terme pour les générations futures). Une suspension, comme l’a annoncé ce mardi 14 octobre Sébastien Lecornu dans son discours de politique général, lui permettrait de partir à 62 ans et 9 mois, soit un trimestre plus tôt. Mais pas de quoi l’enthousiasmer, «préparer sa retraite ça s’anticipe au moins cinq ans avant, je ne vais pas tout bousculer pour trois mois».
Quoi qu’il arrive, cette cadre du secteur bancaire prévoit de raccrocher en janvier 2028, à 64 ans, pour compenser un temps partiel à 80 % qu’elle a occupé pendant dix ans. «De toute manière toute suspension est hypothétique», balaie-t-elle. Hypothétique, tout l’est, tant qu’un texte de loi, définissant le cadre d’une suspension n’est pas voté.
Pour négocier sa non-censure du gouvernement Lecornu II, le Parti socialiste avait fait de «la suspension immédiate et complète» de la réforme une exigence. «Nous demandons la suspension intégrale de la réforme des retraites. C’est-à-dire à la fois sur la mesure d’âge légal et