Des consommateurs désorientés et des salariés qui pourraient ne plus s’y retrouver. Le géant de la distribution Carrefour, qui a racheté ses concurrents Cora et Match début juillet, envisage, dans un communiqué daté de ce mardi 15 octobre, de fermer le siège social de Cora à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne), entraînant la suppression de 340 postes d’ici la fin de l’année 2025. Carrefour annonce également la création de 120 emplois dans son siège francilien à Massy, en Essonne. Cette réorganisation était attendue, Carrefour ayant évoqué dès juillet un «potentiel de synergies» dans l’acquisition des activités françaises du groupe belge Louis Delhaize.
Bataille pour la première place
Aux partenaires sociaux, Carrefour assure que «chaque collaborateur du site de Croissy-Beaubourg se verra proposer au moins une offre de reclassement sur un des sites du groupe en Ile-de-France, soit au siège (à Massy notamment), soit en magasin». Les anciens salariés de Cora qui n’accepteront pas ce reclassement, auront droit à «des mesures d’accompagnement à la mobilité externe qui auront été négociées avec les partenaires sociaux dans le cadre d’un Plan de sauvegarde de l’emploi», dit encore le géant de la distribution. Le communiqué de mardi précise encore que «les personnels des fonctions de siège de Val d’Yerres, Nancy, Metz, ne sont pas concernés par ce projet» de regroupement, qui concerne également la centrale d’achat de Cora, Provera.
Carrefour a acheté en juillet les activités françaises du groupe belge Louis Delhaize, qui employaient 22 000 personnes dans le pays, sur la base d’une valeur d’entreprise de 1,05 milliard d’euros. Carrefour attend de cette acquisition un gain de plus de 2 points du très concurrentiel marché de la distribution alimentaire dominé par E.Leclerc. Le rachat, qui pourrait mettre le groupe français en pole position, porte notamment sur 60 hypermarchés Cora, en cours de passage sous le nom Carrefour, et 115 supermarchés Match, qui conserveront leur enseigne. Cette acquisition est «la plus importante pour Carrefour depuis le rachat de Promodès (ancien groupe français de distribution)» en 1999, dixit le PDG Alexandre Bompard.
Le rachat n’a pas encore été officiellement autorisé par l’Autorité de la concurrence, souveraine en matière de contrôle des concentrations et dont la décision est attendue par l’enseigne «d’ici la fin du premier trimestre 2025». Mais Carrefour avait annoncé mi-juin avoir obtenu une dérogation pour réaliser cette acquisition avant cette décision.