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Négociations

Rachat de SFR : Bouygues, Free et Orange «maintiennent leur offre» après le rejet initial d’Altice France

Les trois opérateurs avaient annoncé mardi 14 octobre au soir avoir posé sur la table une offre initiale de 17 milliards d’euros pour se partager le deuxième acteur français des télécoms, aux mains d’Altice France et Patrick Drahi.

(Voisin/Phanie. AFP)
Publié le 15/10/2025 à 10h56, mis à jour le 15/10/2025 à 18h36

La proposition est maintenue malgré le rejet initial. Balayée d’un revers de la main par Altice France, l’offre de rachat de l’opérateur SFR a été maintenue mercredi par Bouygues, Orange et Free, ont annoncé les trois mastodontes de la téléphonie dans un communiqué diffusé mercredi 15 octobre en début de soirée. Plus tôt dans la journée, le PDG d’Altice Arthur Dreyfuss avait renvoyé ses concurrents dans les cordes. «Nous vous confirmons avoir reçu hier soir une offre indicative pour une partie des actifs d’Altice France. Cette offre a été immédiatement rejetée», avait-il simplement écrit aux salariés.

Bouygues Telecom, Iliad (Free) et Orange avaient déposé mardi une offre de rachat non engageante pour acquérir «la plupart des actifs de l’opérateur SFR» pour un montant de 17 milliards d’euros. Il s’agit de la «première étape» d’un «long processus», avait bien pris soin de déclarer le directeur général de Bouygues Olivier Roussat au cours d’une conférence de presse mardi soir.

Il s’agissait de la première offre officielle depuis la restructuration de la dette colossale de la maison mère de SFR, Altice France, dont le milliardaire Patrick Drahi est actionnaire majoritaire. Selon les termes de l’offre déposée mardi, les trois opérateurs envisagent de se partager les actifs de SFR à hauteur de 43 % pour Bouygues Telecom, 30 % pour le groupe Iliad et 27 % pour Orange.

L’étape d’une offre non engageante nécessite généralement des négociations sur le prix de rachat, avant d’aboutir à une offre définitive. Dans l’hypothèse d’une acceptation de cette seconde proposition ferme, l’examen du dossier par les autorités compétentes en matière de concurrence pourrait durer environ 18 mois, selon les estimations de Bouygues Telecom.

Craintes pour les salariés et les consommateurs

L’hypothèse d’une vente de SFR inquiète depuis plusieurs mois ses salariés, qui ont exprimé des craintes sur la pérennité de leurs emplois dans le cas d’une reprise de leur entreprise disséquée entre trois groupes déjà présents dans le secteur.

Par ailleurs, si les discussions venaient à aboutir, cela mènerait à une reconfiguration totale du marché français des télécoms. Celui-ci reviendrait entre les mains de trois opérateurs, du jamais vu depuis l’arrivée de Free en 2012. Une diminution de la concurrence qui fait craindre des hausses de prix des abonnements pour les consommateurs.

A ce sujet, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances, Roland Lescure, a souligné ce mercredi qu’il serait «extrêmement vigilant» quant à «l’impact sur le prix des consommateurs et l’impact sur la qualité de service» en cas de rachat de SFR.

Mise à jour à 18h36 avec le maintien de l’offre.