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Libération
Le billet de Jean-Christophe Féraud

Raison d’Etat nucléaire ne rime décidément pas avec rigueur budgétaire

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L’envolée des coûts du projet Cigéo visant à enfouir les déchets les plus radioactifs à Bure ne surprendra personne. Elle repose la question du gouffre financier de la relance nucléaire : la facture à 100 milliards d’euros minimum sera forcément présentée aux consommateurs et aux contribuables.
Le laboratoire souterrain de recherche de Meuse/Haute-Marne, à Bure (Meuse) le 8 août 2024. (Jean-Christophe Verhaegen/AFP)
publié le 12 mai 2025 à 16h18

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Quand on aime on ne compte pas. Il ne se passe pas une semaine sans que cette passion si française pour le nucléaire ne confirme l’adage. Tout se passe comme si l’industrie de l’atome était le seul secteur d’activité à pouvoir s’abstraire de la volonté de rigueur budgétaire affichée par les pouvoirs publics. Ce lundi 12 mai encore, on a appris que la facture du projet Cigéo visant à enfouir les déchets radioactifs les plus dangereux dans le sous-sol argileux de Bure (Meuse), pourrait s’envoler jusqu’à 37,5 milliards d’euros au lieu des 25 milliards prévus en 2006.

Cette nouvelle évaluation de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) n’est pas une surprise pour les spécialistes. Elle était déjà écrite tant l’affaire est complexe sur le plan technique : il s’agit de stocker, pour l’éternité, à 500 mètre