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Libération
Effort de guerre

Réarmement de la France : 1,7 milliard d’euros injectés par les investisseurs publics annoncés par le ministre de l’Economie

Eric Lombard a également annoncé ce jeudi 20 mars le lancement d’un nouveau fonds de 450 millions d’euros, dans lequel il sera possible de devenir indirectement actionnaires des entreprises du secteur de la défense.
Le ministre français de l'Economie, Eric Lombard, à la sortie du palais de l'Elysée le 29 janvier 2025. (Benoit Tessier/REUTERS)
publié le 20 mars 2025 à 9h19
(mis à jour le 20 mars 2025 à 11h02)

Associer les Français au financement de la défense du pays. A l’occasion d’une réunion à Bercy entre financiers et entreprises du secteur, le ministre de l’Economie a annoncé ce jeudi 20 mars que «les investisseurs publics investiront 1,7 milliard d’euros de capital qui, grâce aux co-investissements avec les investisseurs privés, nous permettent d’investir en fait jusqu’à 5 milliards d’euros de fonds propres additionnels en soutien du secteur». Parmi eux, la Caisse des dépôts et Bpifrance.

Outre les fonds qui émergeront de cette réunion, où investisseurs et entreprises de défense réfléchissent aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds, le ministre de l’Economie veut aussi permettre aux Français d’y contribuer avec leur épargne. Eric Lombard a annoncé ce jeudi matin sur TF1 la création d’un nouveau fonds de la banque publique d’investissement Bpifrance de 450 millions d’euros.

Les Français pourront ainsi «pour 500 euros, devenir indirectement actionnaires des entreprises du secteur de la défense» et par ces «tickets de 500 euros» minimum, «placer leur argent sur du long terme», via un capital «bloqué pendant au moins 5 ans», a précisé le ministre.

«C’est très important d’associer l’ensemble des Françaises et Français à cet effort, ce seront des bons placements. Les grands réseaux bancaires et d’assurances vont mettre à disposition d’autres fonds purement privés pour que ceux qui le veulent, sur une base de volontariat», puissent participer, a résumé Eric Lombard.

En tout, les entreprises auront besoin d’environ 5 milliards d’euros «de fonds propres, de capitaux nouveaux, d’argent des investisseurs publics et privés afin d’augmenter les chaînes de production et de se développer», chiffre le ministre. «Ce sera de l’argent public de Bpifrance, de la Caisse des dépôts, de l’Etat, mais nous avons besoin d’argent privé» également, a-t-il détaillé.

Accélération de l’armement français

La nouvelle situation, engendrée par l’évolution de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine et la menace russe, «exige une accélération de notre armement», a rappelé Matignon en amont de cette réunion. La «base industrielle et technologique de Défense» (BITD) française comporte neuf grands groupes, comme Dassault Aviation, Safran, Thales ou Airbus, mais aussi 4 000 petites et moyennes entreprises, et d’autres de taille intermédiaire (ETI), dont mille sont stratégiques.

Jeudi, certains acteurs financiers devraient prendre position en faveur d’un soutien à ces entreprises, «et l’idée est d’entraîner les autres dans leur sillage», indique-t-on au gouvernement. La consolidation du secteur pourrait aussi être évoquée jeudi, c’est-à-dire le rapprochement d’activités de certains groupes. Cette grand-messe serait également l’occasion de mettre un terme à la machine à rumeurs qui s’est emballée ces derniers jours autour de la mise à contribution de l’épargne des ménages français.

A l’heure actuelle, l’idée d’un grand emprunt national lancée par le Premier ministre lui-même n’est pas retenue, ni celle d’une confiscation des économies des Français pour investir dans la défense. Le ministre de l’Economie Eric Lombard et celui des Armées Sébastien Lecornu prononceront des discours au début de la réunion, qui occupera la matinée et s’organisera en deux tables rondes. L’évènement sera surtout, explique Bercy, «un point de départ» du dialogue à venir sur le financement prochain de la défense.

Mis à jour à 10 h 58 avec l’annonce des 1,7 milliard d’euros.