Alors que résonnent hautbois et trompettes de ce «réarmement» économique, dont Emmanuel Macron a fait le thème martial de ses vœux présidentiels, une voix, ou plutôt un chœur semble bien muet, lui qui aurait dû entonner illico la Marseillaise. On n’entend pas ou presque les ténors que sont les grandes entreprises, ces championnes françaises de l’industrie, de la banque, des biens et des services abonnés au CAC 40 ou au SBF 120. Les plus grosses capitalisations boursières de la place, celles qui ont les moyens d’investir massivement dans l’innovation, l’IA, la décarbonation, l’industrie du futur. Autant de secteurs stratégiques pour la «souveraineté» du pays, où le chef de l’Etat veut voir des champions tricolores par dizaines et des emplois par dizaines de milliers.
Mais le grand patronat n’est manifestement pas au garde-à-vous du patriotisme économique. Il ne s’enrôle pas au service de l’Etat et du coup de com élyséen. Il ne répond qu’à ses actionnaires, ne comprend que la logique du capital, des dividendes et du retour sur investissement, et il ne reçoit d’ordres que du marché. Depuis la dernière conférence de presse télévisée du Président, on n’a pas entendu une seule fois le mot «réarmement» dans la bouche d’un PDG médiatique, d’un dirigeant d’une entreprise française de poids. Il est aphone, n