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Tourisme

Remercié, Henri Giscard d’Estaing fait ses adieux au Club Med

Celui qui était président du fleuron du tourisme français depuis 2002 a été révoqué par son actionnaire principal, le groupe chinois Fosun, a-t-il annoncé ce mercredi 16 juillet.
Henri Giscard d'Estaing, désormais ex-PDG du Club Med, à Paris en janvier 2017. (Eric Piermont/AFP)
publié le 16 juillet 2025 à 17h15

«Je suis contraint de mettre fin à mes fonctions de président du Club Med.» En visioconférence ce mercredi 16 juillet, Henri Giscard d’Estaing a annoncé lui-même son départ de l’entreprise française emblématique, qu’il dirigeait depuis 2002. Le fils aîné de l’ancien président français a été révoqué «de fait» par l’actionnaire principal, le groupe chinois Fosun. Un nouveau président a été désigné, «sans [son accord]» – il n’a pas divulgué son nom.

L’homme d’affaires avait pourtant réussi à conserver sa position en 2024, après un réaménagement de la direction du groupe de tourisme, sur fond de tensions avec Fosun. Sa tête a fini par tomber. Devant la presse, il n’a pas vraiment caché son amertume : «J’avais indiqué clairement aux dirigeants de Fosun que j’étais volontaire et désireux, si les conditions étaient réunies, d’assurer personnellement le succès de cette transition en accompagnant le futur dirigeant pendant six mois dans mon rôle de président.» Ce ne sera donc pas le cas.

Désaccord sur la cotation en Bourse

«Sans engagement sur l’évolution de l’actionnariat, cela ne répond pas à l’impératif de diversité actionnariale, de gouvernance internationale et d’ancrage français» du Club Med, a-t-il encore pointé. Henri Giscard d’Estaing en a aussi profité pour dénoncer le «peu d’expérience internationale» de la majorité des administrateurs de Fosun, qui «ne parle pas anglais», ne «connaît pas ou peu le Club Med».

Début juin, Fosun avait déclaré examiner «diverses options stratégiques et financières» concernant le Club Med, mais il affirmait ne pas envisager «à ce stade» d’introduction en Bourse. Désaccord avec le désormais ex-président de l’entreprise : la veille, Henri Giscard d’Estaing avait plaidé pour un retour prochain du groupe à la Bourse de Paris. «Cette cotation est plus nécessaire que jamais. Il faut une gouvernance internationale pour le Club Med, respectueuse de ses valeurs et de son ancrage français. Et ce n’est plus le cas aujourd’hui», a-t-il une nouvelle fois argumenté ce mercredi. Le groupe Club Med était sorti de la cote en mars 2015, après son rachat par Fosun.