Des images de science-fiction qui deviendront «rapidement une réalité quotidienne», se targue le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang. Grâce à ses technologies dopées à l’intelligence artificielle, l’entreprise accompagnera d’ici à 2027 le déploiement de la «flotte autonome mondiale» de la plateforme de VTC Uber, a-t-elle déclaré dans un communiqué, sans donner plus de détails sur son calendrier.
En partenariat avec des constructeurs comme Stellantis et Mercedes-Benz, l’annonce, qui concerne 100 000 futurs véhicules, marque une étape clé dans la course aux taxis autonomes, portant sur un déploiement à échelle industrielle et planétaire à long terme.
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A petite échelle, Uber permet déjà de réserver des courses sans chauffeur à Austin et Atlanta grâce à son association avec le leader américain Waymo, filiale d’Alphabet, la maison mère de Google. Mais d’autres partenariats avec des start-up de robotaxis, comme May Mobility, Avride ou le constructeur de voitures électriques Lucid, promettent d’étendre ce marché dans les prochains mois aux Etats-Unis, ainsi qu’à l’étranger avec le chinois WeRide.
Une architecture «entraînée sur des trillions de kilomètres»
Pour parvenir à son objectif, le leader des puces électroniques fournira son architecture Nvidia Drive AGX Hyperion 10, combinant une plateforme logicielle IA et un calculateur embarqué connecté aux capteurs (caméras, radars, lidars, ultrasons) mais aussi aux fonctions de conduite du véhicule. Une architecture «entraînée sur des trillions de kilomètres de conduite réels et numériques», vante Jensen Huang.
L’ensemble, une fois connecté à un logiciel de conduite proposé par des spécialistes tels que le chinois Pony.ai ou les américains Waymo et Aurora, permet aux constructeurs de rendre leurs voitures ou camions capables d’atteindre le niveau 4 sur 5 d’autonomie. Le niveau 4 correspond au stade où le véhicule est totalement autonome dans certaines conditions, permettant d’autoriser l’absence de chauffeur : zones délimitées et hors conditions météo spécifiques, la neige par exemple.
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Et les fournisseurs du logiciel de conduite autonome, comme Waymo ou les acteurs chinois, ont d’ores et déjà «ouvert la voie» à une collaboration, assure Marc Amblard, directeur d’Orsay Consulting. «Uber est une plateforme idéale pour déployer les robotaxis à grande échelle» et «Nvidia se positionne naturellement comme un acteur quasi incontournable de la tech aux côtés des constructeurs auto», résume l’expert.
La concurrence prend forme
Aux Etats-Unis, laboratoire à ciel ouvert des véhicules autonomes, les entreprises spécialisées dans le domaine se jaugent. Alors que la filiale de robotaxis de Google, Waymo, est la mieux placée à ce jour avec une flotte estimée à 2 000 véhicules dans cinq villes en 2025, et environ le double attendu dans l’année qui vient, la concurrence arrive, à commencer par les Etats à la météo ou à la législation favorable.
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Fin juin, Tesla a mis en place son premier service de robotaxis à Austin, au Texas. Quant à Uber, il prévoit de lancer une flotte autonome de Lucid, dont il a acquis 3 % en juillet, dans «une ville américaine majeure» d’ici à la fin 2026.
Par ailleurs, Zoox, filiale du géant américain de la livraison Amazon, a lancé en septembre un véhicule autonome de quatre places sans chauffeur ni poste de conduite sur la principale artère de Las Vegas, au Nevada.
L’entreprise finalise également des tests à San Francisco, pré carré de Waymo. Là-bas, ses quelque 800 Jaguar électriques blanches qui sillonnent en permanence les collines de la ville sont devenues une attraction majeure pour les touristes et une réalité banale pour les résidents.