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Libération
Avaries

Royaume Uni : plus d’un millier de Porsche rappelées par le constructeur en raison d’un risque de décrochage des roues

Plus de 1 000 modèles de luxe vendus au Royaume-Uni par l’entreprise de Stuttgart sont concernés par un problème de fabrication au niveau des roues. Vendredi 15 novembre, la marque allemande a conseillé aux propriétaires de ne pas utiliser leur voiture.
Les véhicules rappelés sont équipés de roues à blocage central, fixées à l’essieu par un seul boulon, coûtent entre 100 000 et 200 000 livres (120 000 à 240 000 euros). (MARIJAN MURAT/dpa Picture-Alliance via AFP)
publié le 16 novembre 2024 à 15h28

Malgré les avancées technologiques et la course aux progrès techniques, l’industrie automobile repose toujours sur un principe simple : quatre roues solidement fixées à un châssis. Pour le constructeur allemand Porsche, cette théorie est mise à mal en raison d’un problème de fabrication qui touche plus d’un millier de véhicules haut de gamme de la marque de Stuttgart.

C’est par un mail envoyé vendredi 15 novembre que les propriétaires de ces voitures vendues entre 100 000 et 200 000 livres (120 000 à 240 000 euros) ont été mis au courant qu’ils ne devaient «pas conduire leurs véhicules jusqu’à nouvel ordre». Aucune solution n’a encore été trouvée au problème, précise le constructeur, qui a procédé à un important rappel. La cause : des roues qui risquent de se décrocher. Le rappel est suivi de près par la Driver and Vehicle Licensing Agency, l’agence gouvernementale britannique chargée de l’attribution des immatriculations de véhicules.

La fixation de roue défectueuse

Les modèles de la Porsche concernés par la malfaçon sont des voitures spécifiques, équipées de roues à blocage central, fixées à l’essieu par un seul boulon, alors que les roues standards sont fixées par cinq boulons. «Sur votre Porsche, il est possible que les fixations de roue utilisant le verrouillage central ne répondent pas aux spécifications requises. Cela peut entraîner une détérioration, voire une rupture de l’écrou de blocage central. En conséquence, la fixation de la roue peut se détacher, ce qui peut entraîner la perte de la roue et la perte de contrôle du véhicule. Cela peut augmenter les risques d’accidents et de blessures, ainsi que le risque de dommages matériels», détaille le communiqué. Avant d’ajouter : «Pour des raisons de sécurité, Porsche demande instamment aux propriétaires de cesser d’utiliser le véhicule jusqu’à ce que la mesure corrective soit mise en œuvre».

Dans un article du journal britannique The Times publié vendredi 15 novembre, un propriétaire de Porsche témoigne : «C’est le “wheelgate”. Ils ont mis sur le marché des voitures, des voitures très chères, qui ne sont pas à la hauteur et il n’y a pas de solution. Deux inspecteurs sont venus voir ma voiture et tout ce qu’ils m’ont dit, c’est : “Nous sommes vraiment désolés, toutes vos roues ne sont pas conformes, ce qui veut dire qu’elles peuvent se détacher. Cette voiture est clouée au sol”.»

Selon le même propriétaire interrogé par The Times, les inspecteurs lui auraient confié que «10 000 véhicules dans le monde sont concernés» par ce souci mécanique. Un porte-parole de Porsche cité par le journal précise que le problème concerne spécifiquement les modèles Porsche 718 (982), 911 (992) et Panamera (G3). Certains propriétaires contactés se sont vus proposer des voitures de location par l’intermédiaire d’Enterprise.

La marque Porsche appartient au groupe allemand Volkswagen, secoué par un certain nombre de scandales dont le dieselgate : l’installation par Renault, Peugeot, Citroën, Fiat et Volkswagen d’un logiciel «truqueur» à l’intérieur de leur véhicule afin de minorer les émissions de NOx ou oxydes d’azote, des substances particulièrement polluantes.

Ces derniers problèmes touchant les roues de ces modèles de luxe ne concerneraient pas la France. Les derniers chiffres publiés en 2019 par le constructeur font état de 5 572 véhicules de la marque immatriculés cette année-là en dans l’hexagone (4567 en 2018). Les avaries s’enchaînent pour la marque allemande. En mai déjà, l’industriel avait lancé un rappel dans plusieurs pays d’Europe de plusieurs milliers de Taycan électriques pour des batteries défectueuses qui risquaient de prendre feu.