«Vous allez me parler un peu de vous», démarre Hélène (1), conseillère à l’agence Pôle Emploi de Givors (métropole de Lyon). Face à elle, Christophe (1) se lance : «C’est un peu compliqué. Je suis arrivé en fin de droits [d’indemnisation chômage], je suis en procédure pour avoir un autre logement et, je vais être franc avec vous, pour ma recherche de travail, ça fait un moment que je n’ai pas regardé», explique le trentenaire. «Vos freins, ça vous empêche de vous projeter ?» relance Hélène. «Je ne veux pas m’éloigner du coin, mon fils a ses habitudes, j’ai sa garde toute la semaine, sa mère est allée refaire sa vie ailleurs.» Le père solo touche 980 euros par mois de revenu de solidarité active (RSA) depuis huit mois. Sans ça, «je ne sais pas ce que j’aurais fait, c’est mieux que rien, mais pour compléter, en attendant, je puise dans mes économies», glisse Christophe.
Son rendez-vous avec Hélène a duré trois quarts d’heure et a permis de dresser un tableau complet de sa situation, sans se limiter à sa vie professionnelle. Titulaire d’un CAP cuisine, il a cumulé les expériences en tant que cariste. Il a le permis et une voiture, «pas de souci de ce côté-là», et il déclare n’avoir ni problèmes de santé ni difficultés de surendettement. Mais «le logeme