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Sauvetage d’Atos : le conseil d’administration choisit l’offre de Onepoint

Le conseil d’administration du groupe Atos a annoncé ce mardi 11 juin choisir l’offre de reprise du consortium mené par Onepoint, son principal actionnaire. L’objectif est de parvenir à un accord définitif de restructuration financière.
L’entreprise, pilier technologique des JO de Paris cet été, avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire de 3,2 milliards d’euros sa dette brute de 4,8 milliards d’euros, pour sauvegarder son activité. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 11 juin 2024 à 8h38

Dernier épisode en date du feuilleton. Le conseil d’administration du groupe Atos, lourdement endetté, a annoncé mardi 11 juin choisir l’offre de reprise du consortium mené par l’entreprise française Onepoint, son principal actionnaire, au détriment de celle de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky (le créancier de Libération), la considérant «mieux orientée en matière d’intérêt social de la société».

Objectif : «Parvenir à un accord définitif de restructuration financière qui sera ensuite mis en œuvre par le biais d’une procédure accélérée dédiée d’ici juillet 2024», a indiqué le groupe informatique français dans un communiqué. L’offre bénéficie «du soutien d’un grand nombre de créanciers financiers d’Atos et assure ainsi avec plus de certitude la conclusion d’un accord définitif de restructuration financière», a-t-il ajouté.

L’entreprise, pilier technologique des JO de Paris cet été, avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire de 3,2 milliards d’euros sa dette brute de 4,8 milliards d’euros, pour sauvegarder son activité.

Effacement de la dette à hauteur de 2,9 milliards

L’offre menée par David Layani, patron de Onepoint, allié à l’homme d’affaires Walter Butler, l’entreprise Econocom et des créanciers, prévoit un effacement de la dette à hauteur de 2,9 milliards d’euros, à convertir en fonds propres. «Sous réserve d’ajustements finaux», elle est assortie de l’apport de 1,5 milliard d’euros sous forme de dette et d’une augmentation de capital de 250 millions d’euros, entraînant la répartition du capital suivante : 21 % pour le consortium mené par Onepoint et 9 % pour les obligataires.

En parallèle, avant la dissolution de l’Assemblée nationale, l’État français a répété à plusieurs reprises sa volonté d’acquérir les activités d’Atos jugées «stratégiques» (supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, contrats avec l’armée française et produits de cybersécurité), afin qu’elles ne tombent pas entre les mains d’acteurs étrangers.

Le ministère de l’Economie a aussi réalisé un prêt de 50 millions d’euros à l’entreprise et acquis une «action de préférence» lui permettant de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale qui construit ses supercalculateurs.

Partenaire informatique mondial du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, Atos sera l’un des piliers technologiques des JO-2024 de Paris, avec pour missions la gestion des accréditations, la diffusion instantanée des résultats ou encore la cybersécurité.