Un an après la condamnation à 25 ans de prison de Sam Bankman-Fried, qui a fait appel, au tour de son ex-petite amie. Caroline Ellison a été condamnée à deux ans de prison, mardi 24 septembre, pour son rôle dans la chute de FTX, selon le parquet fédéral de Manhattan. Un soulagement pour l’ancienne directrice générale d’Alameda Research, le fonds spéculatif au centre de l’affaire, qui risquait théoriquement un total de 110 ans de prison après avoir plaidé coupable de sept chefs d’inculpation, notamment de fraude.
Chronique d'une faillite
Alors que sa défense réclamait qu’elle échappe à toute peine de prison, le parquet de Manhattan a simplement suggéré au juge Lewis Kaplan de tenir compte de sa coopération «exemplaire», sans requérir de peine précise. «Je suis persuadé qu’il n’y a aucune chance que vous fassiez à nouveau quelque chose comme ça, a lancé le juge à Ellison. Mais voilà : il s’agissait, sinon de la plus grande fraude financière jamais perpétrée dans ce pays ou ailleurs, du moins d’une fraude proche de celle-ci.» Le juge a notamment affirmé qu‘il n’acceptait pas que les remords et la coopération constituent une «carte de sortie de prison» dans une affaire aussi grave.
9 milliards de dollars
Caroline Ellison avait été un témoin important de l’accusation au procès de «SBF», superstar déchue des cryptomonnaies. En quelques mois, l’homme avait fait de sa petite start-up FTX, lancée en 2019, la deuxième plateforme mondiale d’échanges de cryptomonnaies. Mais l’enquête avait finalement révélé que le milliardaire avait utilisé, sans leur accord, les avoirs des clients de sa plateforme pour effectuer des transactions à risque via sa société sœur Alameda, afin d’acheter des biens immobiliers ou pour faire des donations politiques. Après l’implosion de FTX en 2022 et son dépôt de bilan, 9 milliards de dollars, environ 8 milliards d’euros, manquaient à l’appel.
Au procès, Caroline Ellison avait décrit l’accusé comme une sorte d’apprenti sorcier, capable de puiser sans états d’âme dans les fonds des clients pour alimenter ses projets risqués. La femme avait également affirmé qu’elle avait tenté de quitter Alameda à plusieurs reprises. «Chaque fois que j’y ai pensé, j’ai entendu la voix de Sam dans ma tête», a déclaré Ellison au juge. Sam Bankman-Fried avait au contraire tenté de faire porter le chapeau à son ancienne petite amie et associée, la décrivant comme une mauvaise gestionnaire.