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Libération
Dérapage

Selon Bruno Le Maire, le déficit à 6,1 % du PIB «est le choix du gouvernement actuel»

L’ancien ministre de l’Economie et des Finances, sur le gril au Sénat ce jeudi 7 novembre, a démenti toute «faute» ou «volonté de tromperie» dans le dérapage du déficit public de la France en 2024.
L'ancien ministre des Finances Bruno le Maire avant l'audition devant le Sénat sur la dérive des finances publiques, à Paris, le 7 novembre 2024. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 7 novembre 2024 à 9h56

Il réfute toute «faute» ou «dissimulation» sur la situation des comptes publics. Face à la commission des Finances du Sénat ce jeudi 7 novembre, Bruno Le Maire s’est braqué et a rejeté la faute sur Michel Barnier.

«Quand on me dit que le déficit en 2024 sera à 6,1 %, c’est le choix du gouvernement actuel. Et j’apporterai toutes les preuves que nous pourrions avoir en 2024, avec des mesures de redressement plus rigoureuses, un déficit autour de 5,5 %. Je conteste donc formellement ce chiffre de 6,1 %», a insisté l’ex-ministre de l’Economie, interrogé dans le cadre d’une mission d’information sur la dérive des finances publiques.

Selon le projet de loi de finances de fin de gestion présenté mercredi en Conseil des ministres, le déficit public va déraper à 6,1 % du PIB en 2024. Il était prévu à 4,4 % dans le projet de loi de finances initiale présenté à l’automne 2023, puis relevé à 5,1 % au printemps par le gouvernement précédent, dans lequel Bruno Le Maire a dirigé Bercy durant plus de sept ans.

«Il n’y a eu ni faute, ni dissimulation, ni volonté de tromperie. Il y a eu fondamentalement une grave erreur technique d’évaluation des recettes dont nous payons le prix», s’est défendu l’ex-grand argentier, parti depuis enseigner à Lausanne. Les recettes avaient été évaluées initialement 41,5 milliards d’euros supérieurs à ce qu’elles seront en réalité en 2024. La croissance a été quant à elle révisée en baisse de 1,4 %, soit à 1,1 %.

«Manipulation»

«Jamais, à aucun moment, ni le cabinet, ni a fortiori le ministre ne disent un mot sur l’évaluation des recettes», qui est un exercice «technique», s’est encore défendu l’ancien locataire de Bercy. Il y a «une étanchéité totale […] Le ministre ne se prononce pas. Le politique ne se prononce pas, et d’ailleurs, c’est peut-être une bonne chose, parce que si le politique commençait à se mêler de l’évaluation des recettes, on crierait à la manipulation.»

Bruno Le Maire a aussi tenu à souligner que le gouvernement précédent avait massivement dépensé pour soutenir ménages et entreprises durant les crises successives, avant d’engager des mesures d’économies face à l’accroissement de la dette publique française. L’ex-ministre a même assuré avoir «résisté» à quelque 400 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, alors réclamées par des parlementaires de tous bords.