Cette officialisation avait été retenue en gare par l’instabilité gouvernementale. Mais après la proposition en ce sens d’Emmanuel Macron fin septembre, l’arrivée de Jean Castex à la tête de la SNCF a été validée par le Parlement ce mercredi 22 octobre.
A l’issue d’un ultime vote des députés, l’ancien Premier ministre, âgé de 60 ans, a recueilli au total 60 votes favorables sur 83 votants dans les commissions du Développement durable des deux assemblées (34 à l’Assemblée et 26 au Sénat, avec 5 votes contre à l’Assemblée et 2 au Sénat). Ce vote valide donc la candidature, qui n’a pas réuni contre elle 3 /5e des suffrages exprimés, souligne un communiqué de la commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.
Analyse
Jean Castex va ainsi prendre la suite de Jean-Pierre Farandou, patron du géant de la SNCF depuis 2019 mais contraint de laisser sa place en raison de la limite d’âge fixée à 68 ans. Le premier, «amoureux des trains» de longue date, avait déjà postulé à la tête du géant ferroviaire il y a six ans. Leurs chemins devraient néanmoins vite se recroiser, puisque ce dernier a été nommé au gouvernement en tant que ministre du Travail.
Celui qui était aux commandes de la RATP depuis 2022 a affirmé la semaine passée lors d’une première audition devant la Commission du développement durable du Sénat qu’il comptait se concentrer sur l’amélioration de l’infrastructure et l’arrivée de nouveaux matériels roulants.
Concurrence et adaptation au changement climatique
Son but : lutter contre le vieillissement du réseau ferré français et développer la clientèle face à l’arrivée de la concurrence et notamment les ambitions affichées par l’Italien Trenitalia sur le réseau français et européen à grande vitesse.
Il s’est aussi inquiété de «l’impact très concret du changement climatique sur la perturbation des réseaux» et des investissements massifs à réaliser pour mettre le réseau à niveau face aux inondations ou augmentations des températures qui ont un impact direct sur la circulation des trains.
Pour résoudre l’équation financière serrée, Jean Castex compte sur sa méthode basée sur «le dialogue, l’écoute», avec «la communauté cheminote, les territoires», le gouvernement et les usagers, dont il compte «augmenter le rôle».
Billet
Comme devant le Sénat la semaine dernière, Jean Castex a aussi répété ce mercredi à l’Assemblée son intérêt pour les trains de nuit, dont il veut «améliorer au maximum la gestion et l’attractivité», malgré les problèmes qu’ils rencontrent. Il a souligné qu’il allait «se battre pour le fret».
«Je ne sais pas si c’est faisable, mais j’ai lu qu’on pourrait expérimenter de faire circuler sur la LGV la nuit des trains de nuit, parce que les lignes traditionnelles sont impactées par les travaux» nocturnes, a-t-il relevé.
Outre la fermeture annoncée du train de nuit Paris-Berlin, qui sera l’un de ses «premiers sujets», Jean Castex a assuré qu’un de ses premiers déplacements serait probablement consacré à la ligne sinistrée Paris-Clermont-Ferrand, qui cumule aléas, annulations, et retards, par manque d’investissement chronique depuis des années.