Menu
Libération
Reportage

A Bruxelles, plusieurs milliers de personnes défilent contre l’«austérité 2.0» et «l’Europe au service du marché»

Article réservé aux abonnés
A l’appel de la Confédération européenne des syndicats, des organisations de travailleurs de toute l’Europe sont venues faire entendre leur voix contre le retour, le 1er janvier, du Pacte de stabilité et de croissance.
Environ 5 000 manifestants étaient présents à Bruxelles ce mardi. (Hatim Kaghat/AFP)
par Jean-Baptiste Chabran, envoyé spécial à Bruxelles
publié le 12 décembre 2023 à 18h30

Que peuvent avoir en commun une enseignante italienne, un surveillant de prison lituanien et une retraitée française ? A priori, la réponse n’est pas évidente. Pourtant, ce mardi 12 décembre matin, des milliers (5 000 selon la police) de travailleurs venus de l’Europe entière ont défilé à Bruxelles avec un intérêt partagé et revendiqué : rejeter ce qu’ils appellent «l’austérité 2.0».

Sous le ciel gris et devant le palais de justice de Bruxelles, point de départ de la manifestation à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), la foule est bariolée, habillée aux couleurs criardes des multiples syndicats européens présents. On remarque le vert de la CSC belge, l’orange de la CFDT (bonne élève au premier rang, devant la scène) ou encore le bleu clair de l’UIL italienne. Le rouge reste malgré tout dominateur, notamment grâce à la grosse délégation CGT venue de toute la moitié nord de la France.

Chasuble CGT des Ardennes sur le dos, Fabien Pinçon, technicien dans l’industrie automobile, a fait deux heures et trente minutes de bus avec la section locale de son syndicat pour être là. Il est venu «contre l’austérité» et pour réclamer «une hausse des salaires». Et rejette en bloc la perspective de nouvelles restrictions budgétaires en France, synonyme selon lui de baisse des revenus et de coupes dans les avantages sociaux.

Non loin, Yves Hellendorff, secrétaire national de la Confédération des syndicats chrétiens belges, donne des tracts à qui veut b