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Libération
Souffrance au travail

A la Banque de France, un troisième suicide en dix-huit mois ravive les tensions sociales

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Le CSE et la direction de l’institution, engagée depuis une décennie dans une profonde réorganisation, s’opposent en justice sur l’ouverture d’une expertise externe après le suicide d’un agent de la papeterie de Vic-le-Comte, en novembre.
La Banque de France de Besançon en juin. Entre 2015 et 2020, les effectifs de la Banque de France ont chuté de 25% dans le cadre d'une restructuration. (Romain Costaseca/Hans Lucas.AFP)
publié le 4 février 2025 à 12h55

Les mois passent et la tension sociale ne retombe pas à la Banque de France, où la CGT évoquait en 2023 un «risque France Télécom» après les suicides de deux salariés dans la filière fiduciaire, qui produit et gère les pièces et les billets. Un troisième suicide, en novembre 2024, a en effet ravivé le conflit entre le syndicat majoritaire de l’institution et sa direction générale, lequel se joue ces jours-ci sur le terrain judiciaire.

L’agent qui s’est donné la mort le 18 novembre dernier à son domicile travaillait à la papeterie située à Vic-le-Comte, dans le Puy-de-Dôme. L’établissement a été filialisé en 2016 par la Banque de France au sein de la société EuropaFi, qui lui appartient intégralement et est rattachée à sa direction générale des moyens de paiement. Dans un communiqué, la CGT écrit que «de nombreuses alertes avaient été faites auprès de la direction quant à sa souffrance au travail», et que «lui-même écrivait dans ses dernières évaluations “crouler sous le travail”, connaître “une mauvaise ambiance de service” et “avoir le sentiment de faire trois métiers”».

«Des questions de prévention sensibles qui nécessiteraient une analyse plus poussée»

Le conflit judiciaire se noue autour du comité social et économique (CSE) d’EuropaFi, qui a demandé en décembre le lancement d’une expertise pour risque grave, laquelle serait confiée au ca