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Justice

A la CGT, la condamnation d’un syndicaliste pour «apologie du terrorisme» indigne et inquiète

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Conflit israélo-palestiniendossier
Le tribunal de Lille a condamné le secrétaire général de la CGT du Nord à un an de prison avec sursis pour un tract estimant que les violences du Hamas du 7 octobre avaient été «provoquées» par «les horreurs de l’occupation illégale». «Un cap gravissime» est franchi selon Sophie Binet, qui s’inquiète de la multiplication des procédures contre des syndicalistes.
Dans le cortège CGT d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 23 mars 2023 à Lille. (Sameer Al-Doumy/AFP)
publié le 19 avril 2024 à 12h34

«Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [7 octobre] elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées.» Cette phrase figurait dans un tract de l’union départementale CGT du Nord diffusé le 10 octobre sur son site internet, trois jours après les massacres commis par le Hamas en Israël. Elle relève, selon le tribunal correctionnel de Lille, d’une «apologie du terrorisme». Aussi le secrétaire général du syndicat, Jean-Paul Delescaut, a-t-il été condamné à un an de prison avec sursis jeudi 18 avril, le tribunal estimant que la communication de la CGT du Nord incitait à «amoindrir la réprobation morale» envers les auteurs de l’attaque, sans contenir «aucune condamnation explicite ou implicite des actes du 7 Octobre». Il a ainsi suivi les réquisitions du parquet, pour qui le tract « constituait une légitimation d’un attentat de masse sous couvert d’une analyse historique ». Jean-Paul Delescaut – qui a reconnu une «maladresse» durant l’audience – étant aussi condamné à verser 5 000 euros à une association reconnue partie civile, l’O