Une cinquantaine de travailleurs de la maintenance RATP de l’atelier de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne) passent les longues barrières blanches. Ils discutent par grappes, allument des pétards, craquent des pots de fumée rouge devant des directeurs qui passent. Une grève a démarré depuis trois semaines en raison de primes supprimées et pour obtenir 300 euros de salaire en plus. Ils tiennent en grande partie grâce à une méthode de grève perlée, plus ciblée, qui leur permet d’être plus efficaces à leur échelle et limiter le nombre de trains pouvant être remis en circulation. A la veille d’une troisième mobilisation nationale de la CGT pour réclamer des hausses de salaires et alors que s’annonce une journée noire dans les transports franciliens, Gabriel Muller-Mallet, l’un des élus à la pointe d’un mouvement parti de la base, prophétise : «Si ça continue comme ça, tous les RER A seront bloqués.»
Enveloppe de compensation insuffisante
Avec ses 480 salariés, l’atelier de Sucy-en-Brie est le plus gros d’Ile-de-France. Il s’occupe de réparer et de réviser une grosse moitié des trains de la ligne la plus fréquentée d’Europe, et 11 à 15 en sortent chaque semaine. Une solide machine modernisée l’an dernier avec la création d’une nouvelle chaîne de production de bogies, la partie basse d’un train.
Depuis plusieurs mois, la directi