«C’est un acte dictatorial. Rien de plus. Et si les salariés veulent rester dans la grève, on peut assurer le gouvernement et le patronat que rien ne se passera dans la tranquillité !» martèle mardi après-midi Olivier Mateu, secrétaire général de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône. A l’Assemblée nationale, la Première ministre, Elisabeth Borne, vient d’annoncer la réquisition du personnel des raffineries d’Esso-ExxonMobil, après l’accord conclu entre le groupe et ses syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC. En fin d’après-midi, les grévistes de la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer ont décidé de poursuivre leur mouvement, selon Lionel Arbiol, délégué CGT : «La réquisition a été annoncée mais ni la direction ni nous ne savons comment ni quand elle débutera. Pour l’instant, la grève est maintenue.»
Quelques heures plus tôt, dans la matinée, ils étaient réunis devant la raffinerie, où les avaient rejoints les grévistes du site voisin de TotalEnergies La Mède. Au micro devant 200 personnes, Olivier Mateu avait pris des accents belliqueux : «A la première réquisition, nous considérerons que c’est une déclaration de guerre à la CGT des Bouches-du-Rhône et aux travailleurs de notre département. Nous prendrons toutes les dispositions puisqu’ils [le gouvernement et les directions des deux