Ils sont là depuis l’aurore : 5h30 pour certains. Selon les syndicats, environ 50 % des salariés de la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) étaient en grève mardi. Vers 9 heures, les représentants de FO, de la CFDT et de la CGT prennent la parole. Le coordinateur de la CGT, Christophe Aubert, annonce que le débit a été réduit au minimum dans le site et qu’un «arrêt total des sorties de carburant» a été acté pour la journée.
C’est déjà une première victoire pour Olivier Leroy, 58 ans, qui travaille depuis «une quarantaine d’années» sur place. Dans son service, une quinzaine de personnes sont chargées d’assurer la distribution, l’expédition des produits pétroliers et le traitement des effluents. Syndiqué chez FO, il est en grève pour la journée et attend de voir si le mouvement se poursuivra dans les prochains jours. Mardi matin, ses homologues de la raffinerie voisine de TotalEnergies, à Gonfreville-l’Orcher, ont eux voté à l’unanimité une grève reconductible de soixante-douze heures. A elles seules, ces deux structures concentrent plus de 40 % des capacités de raffinage françaises et pourraient rapidement perturber les acheminements de carburant vers la région parisienne si le mouvement devait durer.
C’est toute la question. Olivier Leroy, lui, ne se voit pas faire grève éternellement : ce n’est pas l’envie qui manque mais «c’est le porte-monnaie qui parle aussi». Il rappelle que le site a connu un mouvement social d’un mois en o