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Libération
Reportage

A Nouméa, «on est au début d’une longue crise sociale», constatent les habitants des quartiers populaires

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A Rivière-Salée, quartier de la capitale de Nouvelle-Calédonie encore sécurisé par les forces de l’ordre après la flambée de violence qui a secoué l’île en mai, les riverains s’organisent pour reconstruire et endiguer la crise économique et sociale qui menace désormais.
Un bénévole de l'association Solidarité RS distribue des produits de première nécessité à un habitant dans le besoin dans le quartier Rivière-Salée à Nouméa, jeudi 6 juin 2024. (Theo Rouby /AFP)
par Théo Rouby, correspondance à Nouméa
publié le 7 juin 2024 à 13h10

Le véhicule utilitaire n’est pas assez haut pour atteindre le quai de chargement. A bout de bras, deux hommes empilent de lourdes glacières dans le coffre. Elles contiennent 100 kilos de viande de cerf chassé en Brousse (les espaces ruraux) pour les habitants sinistrés de Nouméa. On est loin des 300 kilos espérés. Mais en ce jeudi 6 juin, d’autres camions attendent d’être livrés à leur tour.

«Nous sommes submergés par les demandes», prévient Betty Levanque, responsable de la Banque alimentaire de Nouvelle-Calédonie. Puis elle s’adresse à Francis Maluia et Matthieu Mouillet, deux habitants de Rivière-Salée : «On ne se connaît pas mais on se fait confiance. Ce pays, de toute façon, il va se reconstruire sur un principe d’humilité et de confiance !» Leur quartier compte parmi les plus sinistrés par la poussée de violence qui touche la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai. Il est le dernier de Nouméa à être sécurisé par les gendarmes ce vendredi matin. La semaine dernière encore, des militants encagoulés et des dizaines de barricades barraient