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Accident du travail : un apprenti maçon de 15 ans tué sur un chantier près de Nice

En apprentissage dans une entreprise de travaux publics, Lorenzo Menardi aurait été percuté par un engin de chantier. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de sa mort.
Le parquet a ouvert une enquête pour homicide involontaire, confiée à la brigade de recherches de Nice et à l’inspection du travail. (Maxime Grusss/Hans Lucas. AFP)
publié le 4 mai 2025 à 15h42

Ce dimanche 4 mai, au stade Pierre-Jaboulet de Carros, dans l’arrière-pays niçois, ses copains du club de foot lui ont rendu hommage. Deux jours plus tôt, son visage s’était affiché en grand dans l’enceinte de l’Allianz Riviera lors du match de l’OGC Nice, le club qu’il supportait. Dans un même élan de sidération.

Lorenzo Menardi, apprenti maçon de 15 ans, est mort mercredi sur un chantier de Saint-Martin-du-Var (Alpes-Maritimes), «percuté par un engin de chantier de type pelleteuse», selon les informations de Var-Matin. L’adolescent, étudiant dans un CFA de maçonnerie à Antibes, était entré fin 2024 en apprentissage dans une entreprise de travaux publics appartenant à un cousin de son père. «Peu de cours, pas de devoirs… Ce système lui convenait bien. Il avait de bonnes notes. Et il adorait aller au chantier. Il travaillait très bien, ils étaient très contents de lui», a décrit sa mère auprès du quotidien régional.

«Aucun parent ne devrait avoir à vivre une telle douleur, et je ne peux mesurer la peine qui est la leur, a réagi le maire de Nice, Christian Estrosi, après l’annonce de la mort de l’adolescent. Je leur adresse tout mon soutien dans ce moment si douloureux.»

Le parquet a ouvert une enquête pour homicide involontaire, confiée à la brigade de recherches de Nice et à l’inspection du travail. A ce stade, il n’y a pas eu de garde à vue, a précisé auprès de Var-Matin la procureure adjointe de la République de Nice, Sabine Neale. Toujours selon nos confrères, le jeune conducteur de l’engin de chantier, en état de choc, n’avait samedi pas encore pu être entendu.

En 2023, l’Assurance maladie a recensé plus de 700 000 accidents de travail en France, ayant provoqué la mort de 759 personnes - soit 21 de plus qu’en 2022. S’y ajoutent les accidents de trajet (332 décès) et les morts liées à des maladies professionnelles (196).

Dans un pays où les morts au travail sont nombreuses, le secteur du BTP est le plus touché par les graves accidents. «En moyenne, il y a deux morts au travail par jour travaillés et dans le BTP, c’est un par jour, expliquait en mars 2024 à Libération Caroline Dilly‚ cofondatrice du collectif «Familles : stop à la mort au travail». Mais très souvent ce sont des morts dont personne ne parle, sauf quand ce sont de gros accidents, sur des grands chantiers gérés par de grands groupes.»