Quatre cent cinquante silhouettes noires sont allongées sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris, sans perturber les groupes de touristes agglutinés autour de leurs guides et les couples qui font des selfies au soleil. Ils prennent de la place pourtant, ces cartons à taille humaine installés par des militants CGT pour marquer visuellement la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, qui se tient tous les 28 avril.
Et encore : ces silhouettes ne représentent qu’une partie des personnes qui meurent chaque année des suites d’un accident sur leur lieu de travail – 738 en 2022 dans le secteur privé hors agriculture, selon l’Assurance maladie. On peut y ajouter 286 accidents de trajet (en déplacement professionnel, en chemin pour aller ou revenir du travail) et 203 décès causés par des maladies professionnelles, pour un total de 1 227 décès. Sans compter, donc, les agents publics ou les autoentrepreneurs, entre autres.
«Il y a un manque de formation des employeurs»
«Vous avez des chiffres. Nous, nous avons des noms.» Derrière un pupitre posé au milieu des cartons, c’est Caroline Dilly qui prend la parole. Le 28 février 2022, son fils, Benjamin Gadreau, un couvreur de 23 ans, est mort en chutant du toit d’un immeuble de logements collectifs de trois étages à