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Interview

Accidents du travail : «La survenue de blessures et de morts est un indicateur d’inégalités sociales»

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La mort d’un employé de la SNCF à la gare de Massy Palaiseau jette la lumière sur l’ampleur des accidents de travail. Selon la sociologue Véronique Daubas-Letourneux, ce phénomène, encore invisibilisé, est un marqueur significatif d’inégalités sociales.
Des agents de sécurité de la SNCF se trouvaient sur les lieux de l'accident qui a causé la mort d'un travailleur, ce dimanche, près de la gare de Massy Palaiseau (Essonne). (Sameer Al-Doumy/AFP)
publié le 27 juillet 2021 à 6h15

Dimanche, la mort d’un employé de SNCF Réseau sur un chantier au niveau de la gare de Massy Palaiseau, en Essonne, a braqué les projecteurs sur la problématique des accidents de travail. Elle est pourtant passée au second plan, reléguée derrière les perturbations sur le trafic des TGV vers la gare Montparnasse causées par l’effondrement du terrain. Ce drame interpelle sur les enjeux de sécurité au travail, ainsi que leur traitement médiatique. Interrogée par Libération, la chercheuse en santé-travail à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) Véronique Daubas-Letourneux, fait un état des lieux du phénomène en France.

Qui sont les personnes les plus touchées par les accidents du travail ?

Le fait que l’on ait d’abord pensé que la personne décédée dimanche était un ouvrier [il était en réalité ingénieur, ndlr] est révélateur de la représentation que l’on a des accidents de travail mortels et il se trouve que celle-ci est fondée sur la réalité des chiffres. En 2012, le taux de fréquence des accidents par million d’heures travaillées était de 42,6 pour les ouvriers (44,4 pour les ouvrières), 22,2 pour les employés