Ce moment de la journée, une auxiliaire de vie prénommée Cherifa rencontrée à l’été 2023, l’appelait «le trou». Ainsi désignait-elle les longues heures non rémunérées qu’elle passait chaque jour à errer, entre deux rendez-vous chez des personnes âgées dont elle avait la charge. Impossible de rentrer chez elle, en lointaine banlieue. Mais impossible de travailler aussi. Aussi déambulait-elle souvent dans un centre commercial. Cette expérience est celle de nombreux salariés, surtout des femmes, soumis à ce que l’on appelle des «temps partiels contraints». Ils étaient au moins un million en 2023, soit près de 4,2 % de l’ensemble des salariés du privé, à n’avoir pas choisi de n’être pas à temps complet. Ils représentaient un quart des salariés à temps partiel, qui représentent eux-mêmes près de 17 % de l’emploi en France.
Ces données figurent dans un rapport publié mercredi par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), saisie du sujet en octobre 2023 par la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne. A la suite de nombreux travaux de recherche, mené notamment par François-Xavier Devetter et Julie Valentin sur les aides à domicile, l’ancienne ministre du Travail avait compris que le temps partiel était un levier essentiel d’amélioration des condit