Est-il possible de ficeler une réforme d’ampleur au sein d’un gouvernement, puis d’ouvrir son cabinet de conseil… pour vendre son expertise sur ladite réforme ? Apparemment oui, et sans que cela n’émeuve nos institutions.
Leur cabinet s’appelle Quintet, comme une œuvre de musique à cinq voix. Du genre bien accordées. Tous proviennent du même nid : les bureaux de l’ancienne ministre du Travail, Muriel Pénicaud. En poste au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, ils ont écrit ensemble le projet de loi sur la formation professionnelle, adopté en 2018. Celui-là même qui donne des ailes à l’apprentissage (ils sont plus de 730 000 un pied à l’école, un pied en formation) et dont Libération révélait la semaine dernière les failles. La réforme, très coûteuse pour les finances publiques, est dévoyée et remplit les poches de fonds d’investissement.
A l’été 2020, une fois la réforme sur les rails, au moment du chamboule-tout ministériel, l’entourage de la ministre quitte donc la rue de Grenelle pour ouvrir, en bande, son agence de conseil deux rues plus loin. Ils sont cinq : Antoine Foucher, l’ex-directeur de cabinet ; Alain Druel