Devant l’Avenir, salle de réunion de la CGT à Dunkerque (Nord), le défilé du 1er Mai s’apprête à partir : 800 personnes, selon la police. Ce n’est pas encore l’affluence des grands jours de lutte, mais tout le gratin politique de gauche est là : le socialiste Olivier Faure, l’écologiste Marine Tondelier, venue en voisine, comme François Ruffin, député de la Somme. Mais surtout beaucoup de salariés d’ArcelorMittal, souvent syndiqués, mais pas seulement. La veille, lors du conseil social et économique (CSE) central du groupe sidérurgiste, les annonces se sont précisées : 636 postes supprimés sur toute la France, dont 295 à Dunkerque, et 7 à Mardyck, qui comptent 3 800 salariés. Le projet de décarbonation du site de Dunkerque, de 1,8 milliard d’euros dont 850 millions de la part de l’Etat, a été suspendu en novembre. Ce qui fait craindre la fermeture à terme de la partie production à chaud, les deux hauts-fourneaux actuels étant trop émetteurs de CO2 et en fin de vie.
«ArcelorMittal, c’est quasiment la moitié de ma vie»
Amélie Sansen, 41 ans, technicienne opérationnelle en gestion des stocks à Dunkerque.
«Je fais partie des postes supprimés en fonctions supports qu