Jour de colère chez ArcelorMittal. Les salariés des centres de services français du sidérurgiste sont appelés ce mardi 26 novembre à faire grève et à bloquer la production de ces sites qui transforment l’acier. Ce mouvement à l’appel d’une intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE /CGC) fait suite à la confirmation par le groupe, lundi, de la fermeture de ses centres de services de Reims (Marne) et de Denain (Nord), qui emploient un total de 135 personnes. 113 salariés travaillent sur le site de Reims et 21 à Denain (Nord) et un à Ottmarsheim, détaille ArcelorMittal dans un communiqué, confirmant une information relayée plus tôt dans la journée par les syndicats. Cela représente près d’un quart des effectifs en France d’ArcelorMittal Centres de services, filiale spécialisée dans le commerce de gros de métaux et minéraux aux entreprises.
Reportage
Le sidérurgiste souligne que ce projet prévoit également «la création de 19 emplois dans d’autres sites» et assure mettre «tout en œuvre pour limiter l’impact sur l’emploi». La direction explique ces suppressions de poste par «un marché en baisse de 30 % depuis 2019» et «les importations extra-européennes à bas prix (qui) déséquilibrent les conditions de concurrence».
«L’arrêt de la production est prévu en juin», a fait savoir l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC) dans un communiqué publié ce lundi, à l’issue d’un comité social et économique (CSE) à Reims. «Pour certaines fonctions support, les départs sont prévus dès avril», ajoute-t-elle. Selon cette source, 19 reclassements vont être proposés dans d’autres sites. «Huit postes actuellement occupés par du personnel intérimaire seront également proposés» au sein d’un site en Haute-Saône et «20 offres ont été listées» pour des reclassements au sein d’autres entités du groupe, continue le communiqué.
«Le chagrin est vraiment pour le site de Denain», a regretté à l’issue du CSE Benoît Jean-Leroy, délégué syndical CFDT d’ArcelorMittal Reims. «La direction nous a reconfirmé aujourd’hui que le site est rentable», a-t-il indiqué : «Il gagne de l’argent, donc il y a un moyen de le sauver, mais ils refusent toute offre d’achat.»
Feu de palettes
Une centaine de salariés se sont mobilisés dès lundi à la mi-journée devant le site de Reims, en amont du CSE. Des salariés en tenues de travail ont allumé un feu de palettes, tandis qu’une locomotive ArcelorMittal, klaxon enclenché, a été avancée sur la route, perturbant la circulation. L’intersyndicale appelle les salariés des huit sites français d’ArcelorMittal Centres de services à se mobiliser mardi.
A Denain, ils doivent être rejoints par une cinquantaine de membres de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, où l’inquiétude grandit après des annonces faites ces derniers jours par le groupe et le gouvernement. ArcelorMittal a demandé ce lundi à l’Union européenne de protéger la compétitivité de l’acier européen, mettant dans la balance ses projets de décarbonation sur le continent, qui impliquent plusieurs milliards d’euros d’investissements.
Cela inclut notamment Dunkerque, où ArcelorMittal a décidé «de reporter son investissement dans la décarbonation du site», selon le ministre délégué chargé de l’Industrie, Marc Ferracci.
Mise à jour le 26 novembre à 8 heures : ArcelorMittal confirme les suppressions de postes, l’intersyndicale appelle à la grève.