Gabriel Attal revient à la charge. Au micro de RTL ce mardi 27 février, en marge de sa visite qui doit durer toute la journée au Salon de l’agriculture, le Premier ministre s’est dit favorable à ce qu’on «rouvre le chantier» de l’assurance chômage pour avoir «un modèle social qui incite davantage à l’activité».
Le Premier ministre estime notamment qu’une réforme est nécessaire du fait du ralentissement économique qui devrait creuser les dépenses et ralentir les recettes. «C’est évidemment une priorité de réduire nos déficits, d’assainir nos comptes pour les générations futures […] Oui, on va continuer à réformer», a déclaré Attal, interrogé sur les critiques d’Edouard Philippe à ce sujet. L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron a regretté lundi que la France «ne réforme pas grand-chose», dans un entretien à L’Opinion où il s’inquiète de l’état des finances publiques et appelle à considérer la dette comme une «obsession politique».
Billet
Le Premier ministre pense en outre qu’il y a «une attente des Français pour avoir un modèle social qui incite à la reprise d’emploi». «Les partenaires sociaux sont en négociation jusqu’à fin mars. Donc on fera le point dans les prochaines semaines. Moi, je suis favorable à ce qu’on puisse avancer sur cette question», a rappelé Attal ce mardi. Dans le JDD dimanche, il s’était fait plus précis : «On est passé de 24 mois à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire. On peut aussi accentuer la dégressivité des allocations, cela fera partie des discussions», avait-il indiqué.
Signaux récurrents
L’exécutif ne cesse de distiller des avertissements sur un possible nouveau durcissement des règles de l’assurance chômage, en envoyant depuis trois mois des signaux manifestant sa volonté de durcir encore les droits à l’assurance chômage, après deux réformes en ce sens en 2019 et 2023.
Le coup d’envoi a été donné fin novembre par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire qui a dit vouloir aligner la durée d’indemnisation des seniors sur celle des autres chômeurs, en la baissant de 27 à 18 mois. Le 16 janvier, Emmanuel Macron - qui veut ramener le taux de chômage à 5 % en 2027, contre 7,5 % actuellement - a élargi le spectre en annonçant un «acte II de la réforme du marché du travail».
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Dans sa déclaration de politique générale le 30 janvier, Attal a ensuite indiqué qu’il demanderait une révision des règles de l’assurance chômage si sa trajectoire financière «dévie». La ministre du Travail Catherine Vautrin s’est peu exprimée, soulignant son attachement au dialogue social. Les partenaires sociaux, qui viennent de négocier une nouvelle convention - encore en suspens -, demeurent inquiets.