Le système d’indemnisation français du chômage, «l’un des plus généreux d’Europe» ? C’est ce qu’a affirmé Olivier Dussopt, le ministre du Travail, le 3 octobre, au Sénat, fustigeant un régime sexagénaire qui «rempli [rait] imparfaitement son rôle» en raison de son manque de réactivité face à la conjoncture économique. Cette bienveillance supposée excessive et non incitative – argument du gouvernement pour justifier sa réforme et son projet de loi qui devrait être définitivement adopté par l’Assemblée nationale ce mardi, suivi par le Sénat, jeudi – concernerait tant la durée d’indemnisation que le seuil d’éligibilité, «plus favorable que dans la plupart des pays européens», selon le ministre.
Si bien que, selon plusieurs syndicats appelés à participer à une concertation sur le dossier, le gouvernement n’exclut pas de relever le seuil d’ouverture des droits, et de réduire les droits des nouveaux chômeurs dès le début de 2023 : dans l’idée, un salarié qui avait droit à 24 mois de chômage après 24 mois de travail aurait droit à 18 mois d’indemnisation. «Les plus touchés seront ceux qui sont déjà les plus en difficulté», alerte Denis Gravouil, de la CGT. Qui conteste aussi que la France ait le système «le plus généreux» : «C’est faux par rapport, notamment, à l’Europe du Nord.»
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Olivier Dussopt concède d’ailleurs que cette comparaison avec nos voisins européens doi