Dans la géniale bande dessinée Calvin et Hobbes, de Bill Watterson, le petit garçon et son tigre en peluche ne s’amusent jamais autant que lorsqu’ils jouent au «calvinball», un sport de leur création dont les règles évoluent perpétuellement, au rythme des pulsions des deux participants. Emmanuel Macron et son Premier ministre, Gabriel Attal, ne sont ni un garçon de 6 ans ni un tigre en peluche, mais il y a bien quelque chose du «calvinball» dans la manière dont le chef de l’Etat et ses gouvernements gèrent l’assurance chômage depuis cinq ans. La nuance de taille par rapport à Calvin et Hobbes, c’est qu’au milieu du terrain, il y a près de 5,4 millions de personnes inscrites à France Travail (ex-Pôle Emploi), qui ont déjà vu les règles changer trois fois en quatre ans, le train des réformes ayant démarré en 2018.
Arrière-cuisine
Après quelques phrases sibyllines d’Emmanuel Macron annonçant, à la mi-janvier, qu’il comptait encore «durcir les règles de l’assurance chômage», Gabriel Attal est entré dans le concret il y a quelques jours en expliquant au JDD version Bolloré que cela pourrait notamment passer par une nouvelle réduction de la durée d’indemnisation. Oui, «nouvelle», puisqu’il y a un an, cette durée a déjà été réduite à dix-huit mois maximum, contre vingt-quat