Menu
Libération
Billet

Assurance chômage : le coup de force d’Attal, la promesse trahie de Macron

Article réservé aux abonnés
Prétendant constater une «dégradation» des comptes de l’Unédic, le Premier ministre menace d’une nouvelle réduction des droits des chômeurs. En contradiction totale avec la «contracyclicité» promise par le chef de l’Etat.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, à Paris le 21 février 2024. (Teresa Suarez/AFP)
publié le 27 février 2024 à 7h21

C’était «un système simple», disait Emmanuel Macron le 17 mars 2022, lors de la présentation de son programme pour un deuxième mandat présidentiel : adapter les règles d’indemnisation du chômage à la situation économique du pays. «A chaque fois que la conjoncture s’améliore, on doit avoir des règles qui réincitent encore davantage au retour à l’emploi. A chaque fois que la conjoncture se dégrade, on doit mieux protéger celles et ceux qui tombent dans une situation de chômage», déclarait le président-candidat. Le petit nom de ce principe, qui sera appliqué à partir de février 2023 : la «contracyclicité».

A l’époque, le chômage atteint un quasi-plus bas historique à 7,1 %, après avoir reculé pendant six ans (sommet de la crise Covid mise à part). Aussi, le gouvernement rabote la durée d’indemnisation de 25 %, et la ramène à dix-huit mois au lieu de vingt-quatre pour les chômeurs indemnisés de moins de 53 ans. Mais il y a déjà un loup. Car si d’aventure le taux de chômage doit revenir à 9 % (situation vue la dernière fois en 2018), l’«assouplissement» prévu ne consiste pas à revenir à une durée de vingt-quatre mois, mais à accorder un bonus de six mois aux personnes en fin de droits. Ainsi le capital de départ demeure de dix-huit mois, histoire de ne pas donner des perspecti