C’était «un système simple», disait Emmanuel Macron le 17 mars 2022, lors de la présentation de son programme pour un deuxième mandat présidentiel : adapter les règles d’indemnisation du chômage à la situation économique du pays. «A chaque fois que la conjoncture s’améliore, on doit avoir des règles qui réincitent encore davantage au retour à l’emploi. A chaque fois que la conjoncture se dégrade, on doit mieux protéger celles et ceux qui tombent dans une situation de chômage», déclarait le président-candidat. Le petit nom de ce principe, qui sera appliqué à partir de février 2023 : la «contracyclicité».
A l’époque, le chômage atteint un quasi-plus bas historique à 7,1 %, après avoir reculé pendant six ans (sommet de la crise Covid mise à part). Aussi, le gouvernement rabote la durée d’indemnisation de 25 %, et la ramène à dix-huit mois au lieu de vingt-quatre pour les chômeurs indemnisés de moins de 53 ans. Mais il y a déjà un loup. Car si d’aventure le taux de chômage doit revenir à 9 % (situation vue la dernière fois en 2018), l’«assouplissement» prévu ne consiste pas à revenir à une durée de vingt-quatre mois, mais à accorder un bonus de six mois aux personnes en fin de droits. Ainsi le capital de départ demeure de dix-huit mois, histoire de ne pas donner des perspecti