Un nouveau tour de vis pour les demandeurs d’emploi. S’ils acceptent d’ouvrir une négociation sur l’assurance chômage, patronat et syndicats sont invités à s’accorder d’ici le 15 novembre et à dégager entre «2 milliards d’euros et 2,5 milliards d’euros» d’économies par an en moyenne au cours des quatre prochaines années, «avec une montée en charge progressive» pour atteindre «a minima 4 milliards d’euros d’économies en régime de croisière à partir de 2030», selon ce document.
Budget
Afin de «favoriser le retour rapide à l’emploi», le document de cadrage ajoute qu’il faudra «modifier la durée minimale d’emploi et la période de référence nécessaire à l’ouverture d’un droit au chômage qui détermine la durée maximale d’indemnisation».
«La situation financière du régime de l’assurance chômage et la nécessité de travailler plus nombreux rendent nécessaire une évolution des règles de l’assurance chômage», écrit le Premier ministre, François Bayrou, dans sa lettre aux partenaires sociaux accompagnant le document de cadrage.
«Un plan d’économies violent»
«Budget 2026 : les travailleurs et les travailleuses ne se laisseront pas faire !», a réagi dans un communiqué l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC) qui dénonce «une attaque en règle des droits des travailleurs et travailleuses» en plein milieu de l’été.
«C’est un saccage totalement inadmissible», a par ailleurs déclaré le représentant de la CGT Denis Gravouil auprès de l’AFP. Le syndicaliste a dénoncé «un plan d’économies violent» qui touchera «les plus précaires, en allongeant la durée de travail nécessaire pour prétendre à l’ouverture des droits au chômage», mais aussi «les personnes en CDI qui ont perdu leur emploi en raison de la réduction de la durée d’indemnisation annoncée».
«Nous allons tout faire pour faire capoter ce projet, si ce gouvernement se maintient», a prévenu le cadre syndical.
«Carnage total»
Plaidant qu’«il faut travailler plus», François Bayrou avait souhaité le 15 juillet que les partenaires sociaux ouvrent de telles négociations sur l’assurance chômage pour participer à l’effort budgétaire.
Les syndicats avaient alors accueilli avec colère les pistes budgétaires du gouvernement et l’annonce de ces négociations, notamment le nouveau tour de vis sur l’assurance chômage, qualifié de «carnage total pour les demandeurs d’emploi» par la numéro un de la CFDT, Marylise Léon.
Cette nouvelle réforme intervient alors que les partenaires sociaux ont conclu un accord en novembre 2024, avec de nouvelles règles pour quatre ans, entrées en vigueur pour la plupart au 1er avril de cette année.
Mise à jour à 19 heures, avec davantage de contexte