Après avoir réussi à unir l’intégralité des syndicats contre son projet de réforme des retraites, le gouvernement accomplit un nouvel exploit sur le front social : mettre d’accord les syndicats et le patronat contre lui au moment où ceux-ci doivent négocier un nouvel accord de fonctionnement du régime de l’assurance chômage, géré de manière paritaire par l’Unédic, pour la période allant de 2024 à 2026. Certes, cette entente – inédite et exceptionnelle – ne porte pas sur les règles d’indemnisation, puisque les uns (côté salariés) voudraient rendre des droits aux travailleurs quand les autres (côté employeurs) se satisfont pleinement des dernières réformes qui ont durci les conditions d’accès. Mais sur les enjeux financiers de la discussion, qu’ils estiment faussés par le gouvernement dans la lettre de cadrage qu’il leur a adressée le 1er août.
La trajectoire financière du régime exposée dans ce document est «objectivement contestable», et les «objectifs» fixés par le gouvernement «risquent de fragiliser à terme l’équilibre économique du régime»