Au CRT de Lesquin, près de Lille, ce mardi à 9 heures, la gendarmerie «filtre» le barrage filtrant de la CFDT transports. Une partie de la circulation est déviée par les forces de l’ordre, entraînant un trafic plus faible que d’habitude sur la zone. «Ils sont arrivés avant nous», assure un syndicaliste, veste chasuble orange sur le dos. Les militants de la CFDT se sont installés vers 5 heures sur plusieurs ronds points de cette zone logistique stratégique de la région, avec l’idée de poursuivre l’action commencée la veille par leurs collègues de Force ouvrière et Solidaires, absents ce matin. L’action de lundi avait rapidement engorgé les deux autoroutes voisines, l’A1 et l’A23 qui mènent à Paris et Valenciennes, créant jusqu’à plus d’une heure de bouchon dans ce secteur très fréquenté. «On voulait bloquer chaque camion pendant au moins quinze minutes, mais on a réussi à négocier que deux minutes trente par camion avec les forces de l’ordre», poursuit le gréviste, déçu. Peu importe, ils sont là pour la journée, pour se montrer, prêts aussi à recommencer.
Revalorisation des salaires
Un peu plus loin sur un autre rond-point, Manu, chauffeur de 53 ans en train de tracter, marque une pause pour venir discuter à l’abri de la tente syndicale. «J’ai commencé à 17 ans dans les travaux publics, puis j’ai travaillé comme boucher. J’ai commencé à être routier à 24 ans et depuis ce temps-là je roule.» Manu se voyait prendre son congé de fin d’activité (CFA) dans quatre ans, un dispositif spécif